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Une autre politique agricole européenne est urgente!
17 avril 2008 / 0h00
CPE – COAG – Journée Internationale des luttes paysannes
A l’occasion de la journée internationale des luttes paysannes, les organisations européennes membres de la Via Campesina appelle à contrecarrer le pouvoir des entreprises multinationales sur notre alimentation. La crise liée à la hausse des prix des denrées alimentaires montre que la logique de marché ne peut assurer la sécurité alimentaire des peuples. Au contraire, la libéralisation des marchés et la privatisation des ressources agricoles, notamment via les accords de libre-échanges multilatéraux (OMC) et bilatéraux (ALE et accords de partenariat économiques) aggravent la spéculation sur les marchés agricoles et entrainent ainsi une instabilité des prix agricoles qui a des conséquences dramatiques à la fois pour les consommateurs et pour les petits producteurs.
En Europe, les paysans et les paysannes sont eux aussi victimes du pouvoir des entreprises multinationales, et notamment de l’influence des intérêts des grandes firmes sur les politiques agricoles et commerciales de l’Union Européenne. Chaque jour, des dizaines de petites fermes disparaissent faute d’une réelle volonté politique de faire vivre l’agriculture paysanne.
Or, le développement d’une agriculture paysanne diverse et liée aux territoires est essentielle pour répondre aux défis que représentent la sécurité alimentaire, le chômage de masse, le changement climatique, la destruction de la biodiversité et la crise énergétique en Europe. Alors que l’agriculture industrielle entraîne un gaspillage dramatique des ressources énergétiques et naturelles, l’agriculture paysanne, intensive en travail humain, est capable de produire plus avec moins de ressources. Ainsi, si la crise des prix alimentaires doit nous amener à intensifier la production, c’est la voie de l’agriculture paysanne qui doit être privilégiée. Il faut plus de paysans et de paysannes en Europe!
Pour soutenir l’agriculture paysanne, nous avons besoin de changements profonds dans la politique agricole européenne. Celle-ci doit être basée sur le droit à la souveraineté alimentaire, c’est à dire le droit des peuples à définir leurs propres politiques agricoles et alimentaires sans « dumping » vers les autres pays. Elle doit avoir pour priorité, non pas la compétitivité sur les marchés internationaux, mais le développement de l’emploi agricole dans toutes les régions européennes pour une production durable et relocalisée.
Coordination Paysanne Européenne –
COAG – Espagne