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Communiqué de presse 17 avril 1999
17 avril 1999 / 0h00
Le Comité International de Coordination de la Via Campesina, communique au Mouvement Paysan Mondial et à la Communauté Internationale ce qui suit : Le 17 avril nous commémorons la Journée Internationale de la Lutte Paysanne date qui rappelle le massacre de 19 paysans du Mouvement Sans Terre (MST) du Brésil dans leur juste lutte pour la réforme agraire.
Ce jour-là, la Via Campesina organise, dans les différentes régions qui la composent (Asie, Afrique, Amérique et Europe) une journée de protestation au niveau international et dénonce le caractère arbitraire des organismes financiers internationaux tels que le Fonds Monétaire International, la Banque Mondiale, l’Organisation Mondiale du Commerce (OMC) qui insistent sur le renforcement des politiques d’ajustement structurel dans le secteur agricole ce qui menace la vie de l’homme et de la nature, renforce la marginalisation des paysans et limite leur accès à la terre dont ils ont besoin pour se nourrir et survivre. Ces organismes refusent aux paysans leurs droits économiques et sociaux indispensables à une vie digne. Ainsi s’accroît la faim et la misère qui ne sont rien de plus que l’expression de la violation structurelle inhérente aux politiques néolibérales. Nous dénonçons l’Organisation Mondiale du Commerce (OMC) qui est un instrument purement antidémocratique au service des grandes multinationales, et qui, par le biais de la « libéralisation » des marchés, détruit la capacité de production alimentaire dans certaines régions et augmente la surproduction dans d’autres.
Les accords internationaux de l’OMC dans le domaine de l’agriculture sont en train de dévier la production domestique vers une production intensive d’exportation, et poussent des millions de paysans et d’indigènes à la banqueroute totale.
Pour cette raison, la Via Campesina exige l’exclusion de toute négociation relative à la production et au commerce alimentaire de l’Organisation Mondiale du Commerce.
Nous dénonçons la piraterie et les manipulations génétiques que sont en train d’effectuer les multinationales comme MONSANTO, CARGILL, NOVARTIS, NESTLE et autres, produisant des organismes génétiquement modifiés nuisibles pour l’agriculture, pour les producteurs et pour les consommateurs. Ils sont, par exemple, en train de produire des semences de maïs, de soja, de coton et autres modifiées génétiquement (il s’agit de semences mortes ou stériles) et qui ne pourront être utilisées qu’une seule fois. Cela signifie que chaque année, les paysans et les producteurs devront en racheter de nouvelles.
85% de la production alimentaire et le commerce de celle-ci sont contrôlés par les multinationales ce qui signifie qu’il n’existe pas de libre échange mais un réel monopole du commerce des aliments par ces mêmes multinationales.
La Via Campesina soutient les revendications des paysans et des paysannes et exige des gouvernements, des organisme multilatéraux et des organismes financiers internationaux ce qui suit :
Réactiver et promouvoir le processus de réforme agraire pour garantir la souveraineté alimentaire, le droit à produire et l’accès à la terre.
Etablir une position claire et forte en faveur des paysans, des petits et moyens producteurs et des populations indigènes avant le prochain round de l’OMC sur l’agriculture qui se tiendra à SEATTLE, aux Etats-Unis en décembre prochain.
Se battre pour exclure des traités internationaux l’agriculture, en considérant bien qu’il s’agit de production de nourriture qui ne doit pas être une marchandise manipulée par les multinationales.
L’agriculture doit être planifiée et exécutée selon la réalité et les nécessités de chaque pays de manière autonome et sans imposition par des organismes externes.
Nous demandons l’annulation de la dette extérieure.
Partout dans le monde, les paysans sont affectés par ces politiques de libre échange, par des lois et des politiques agricoles à l’encontre de la production et de la commercialisation des produits agricoles qui garantissent un commerce juste.
Nous sommes opposés au DUMPING alimentaire, qui pousse de nombreux producteurs à perdre leurs capacités de production et les oblige à un exode rural vers les villes, ce qui pèse sur l’économie, avec des effets négatifs pour les populations rurales et urbaines.
Nous exigeons par-dessus tout des politiques justes en faveur du développement rural, et de l’accès aux ressources de production par la participation et la prise des décisions qui affectent les petits et moyens producteurs, ainsi que des conditions optimales pour continuer à produire.
Tegucigalpa, MDC. 17 avril, 1999, Honduras, C.A. RAFAEL ALEGRIA MONCADA Secrétariat International Opérateur VIA CAMPESINA