A Mumbai, la Via Campesina a mené una action de protestation contre l’invitation en Europe du Président de la Colombie, Monsieur Alvaro Uribe Velez

En solidarité avec les paysans, les indiens, les syndicalistes et les militants des droits de l’homme de Colombie, Via Campesina, ainsi que des militants de diverses autres organisations telles que ATTAC, CADTM, Amis de la Terre (América latina et Caribe-ATALC), Comité « Daniel Gillard », syndicat FGTB, ont mené une action de protestation à Mumbai pendant la Forum Social Mundial contre l’invitation en Europe de M. Alvaro Uribe, Président de Colombie. Sous la présidence de Monsieur Alvaro Uribe, plus de 300.000 paysans et indiens sont expulsés de leurs terres ou massacrés chaque année, par des groupes paramilitaires appuyés pas l’armée colombienne, et des centaines de dirigeants agraires et syndicalistes sont assassinés ou victimes de poursuites judiciaires et emprisonnés. L’action a consisté à interrompre pendant dix minutes un séminaire auquel participait Monsieur Enrique Barón-Crespo, député européen et président du groupe socialiste du Parlement européen, qui a pris l’initiative de proposer au Parlement européen d’inviter le président Uribe, d’extrême-droite, à une session solennelle du Parlement européen, le 10 février prochain. Deux consignes ont été criées : « Uribe nous tue, Barón l’appuie », ainsi que « Ils se disent socialistes, ils appuyent un fasciste ». Ensuite les manifestants ont demandé le micro et expliqué le pourquoi de leur action.

La Via Campesina a été informée du fait que M. Barón-Crespo, apparemment très affecté par cette action syndicale, malgré le fait qu’il est lui-même un ex-syndicaliste, affirme aujourd’hui qu’il aurait été traité de « fasciste » durant l’action. La Via Campesina dément catégoriquement cette version qui semble surtout destinée à dévier le débat de la question de fond, à savoir l’invitation adressée à M. Uribe, et déclare qu’à aucun moment de l’action les manifestants n’ont crié de consignes différentes des deux consignes qui avaient été concertées entre les organisateurs.

La Via Campesina envisage de porter à la discussion au sein du Conseil International du Forum Social Mondial, la question de l’accréditation aux futurs FSM de personnalités qui, comme Monsieur Barón-Crespo, ont posé des actes politiques directement contraires aux intérêts du mouvement social, et rendent plus aléatoire la survie de ses membres et le respect des droits fondamentaux.

Tegucigalpa, 28-1-2004
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