Espagne : Seuls 3 euros sur 10 de la PAC vont à des terres gérées par des femmes
Coordinadora de Organizaciones de Agricultores y Ganaderos (COAG) et la Confédération des femmes rurales (CERES) sensibilisent les agricultrices et les éleveuses visibles dans le processus de mobilisation et de négociation.
Les terres gérées par des femmes ne reçoivent que 3 euros sur 10 de la Politique agricole commune (PAC). En mars dernier, à l’occasion de la Journée de la femme, le COAG et le CERES ont dénoncé les difficultés rencontrées par les exploitations agricoles dirigées par des femmes pour accéder aux aides agricoles. Ces organisations demandent une modification de la PAC actuelle et des plans de développement rural (PDR) afin d’introduire véritablement la dimension de genre dans leur conception. Dans le cadre du régime actuel, les exploitations des agricultrices et des éleveuses sont marginalisées parce qu’elles sont plus petites et que leur production n’est pas éligible. Les demandes des agricultrices et des éleveuses ont été visibles dans la mobilisation et les négociations qui ont eu lieu avec l’UE, le ministère de l’agriculture et les communautés autonomes.
Selon les données du Fonds espagnol de garantie agricole (FEGA), la proportion des aides de la PAC reçues par les exploitations agricoles dirigées par des femmes est nettement inférieure à celle des hommes, avec seulement 27,5 % des aides directes et 26,34 % des aides au développement rural destinées aux femmes.
Dans un communiqué de presse publié le 8 mars, COAG et CERES ont affirmé la nécessité d’analyser la perspective de genre dans ces programmes afin de promouvoir l’égalité et de lutter contre l’exode rural. Les programmes d’aide actuels sont conçus dans une optique masculine et ne tiennent pas compte des divers modèles d’exploitations agricoles appartenant à des femmes, qui sont souvent plus petites et pratiquent une production animale alternative non éligible à l’aide. Inmaculada Idáñez, responsable du département des femmes de la COAG et présidente du CERES, a souligné l’importance d’établir au préalable l’égalité des chances et d’adapter les réglementations pour tenir compte des réalités des exploitations agricoles dirigées par des femmes.
La déclaration demande également :
- Des prix équitables pour les denrées alimentaires couvrant les coûts de production.
- La priorité accordée aux petites et moyennes exploitations familiales dans les politiques agricoles.
- L’engagement de l’Europe en faveur de la sécurité et de la souveraineté alimentaires.
- Le renforcement du soutien aux initiatives favorisant le développement économique et social des zones rurales.
- Incitations et amélioration de l’accès pour les jeunes et les femmes qui entrent dans le secteur agricole.
- Réforme du système d’assurance agricole pour faire face aux effets du changement climatique tels que les sécheresses.
- La promotion de modèles de production durable équilibrant la rentabilité avec la préservation de l’environnement et de la biodiversité.
Version éditée du communiqué de presse du COAG et du CERES.