Déclaration conjointe sur les droits des paysans et autres personnes travaillant dans les zones rurales
Deuxième session du groupe de travail intergouvernemental à composition non-limitée pour une déclaration des Nations Unies sur les droits des paysans et autres personnes travaillant dans les zones rurales.
Genève, Palais des Nations, 02 – 06 février 2015 – Nous représentons les paysans, les peuples indigènes, les pastoralistes, les artisans pêcheurs et les ouvriers agricoles du monde entier, soit plusieurs millions de personnes vivant dans les zones rurales et sommes accompagnes par le CETIM et FIAN International et d’autres organisations de droits humains. Nous nous sommes engagés depuis de nombreuses années dans un esprit constructif dans ce processus de la Déclaration des Nations Unies sur les droits des paysans et autres personnes travaillant dans les zones rurales, depuis nos champs, nos pâturages, nos lieux de travail partout dans le monde, et ici à Genève. Nous sommes heureux de constater que le processus est en cours et que les contributions de nombreux États et des organisations de la société civile ont été constructives.
En 2014, la Résolution 26/26 du Conseil des Droits de l’Homme des Nations Unies donnait mandat à ce groupe de travail intergouvernemental pour négocier, achever et soumettre au Conseil un projet de déclaration ONU sur les droits des paysans et autres personnes travaillant dans les zones rurales.
Ce mandat consistait à expliciter et consolider les droits humains des paysans et autres personnes travaillant dans les zones rurales en vue de les promouvoir et de les protéger.
Nous estimons que dans la Déclaration, les droits universels devraient s’étendre aux paysans et autres personnes travaillant dans les zones rurales afin de combler les déficits normatifs en matière de protection. Elle devrait également permettre de corriger toutes les lacunes futures et de mettre ainsi un terme aux pratiques discriminatoires affectant les paysans et autres personnes travaillant dans les zones rurales.
Nous, représentants des paysans, des peuples indigènes, des pastoralistes, des artisans pêcheurs et des ouvriers agricoles, devrions être reconnus comme parties prenantes légitimes dans la coopération internationale portant sur l’alimentation et le développement rural, puisque nous constituons la majorité de la population subissant la faim et la malnutrition alors que nous contribuons dans une large mesure à nourrir le monde. Les 2 milliards de paysans et autres personnes travaillant dans les zones rurales possèdent des connaissances et une longue expérience des problèmes et ils ont leur propre vision. Nous comprenons les enjeux actuels du système alimentaire mondial et nous avons des idées de solution. Nous sommes capables de contribuer au processus de développement d’une manière efficace.
Nous invitons les États à s’unir afin de reconnaître et de garantir dorénavant l’application des droits des paysans et autres personnes travaillant dans les zones rurales. Tous les États ainsi que les agences onusiennes concernées doivent poursuivre leurs travaux dans le but de promouvoir et protéger au mieux les producteurs alimentaires à petite et moyenne échelle et les populations rurales. Cette tâche implique une série de mesures contre la discrimination comme celles que contient le projet de déclaration pour les femmes rurales, les peuples indigènes, les pastoralistes les artisans pêcheurs et les ouvriers agricoles. Nous pensons que ces mesures donneront davantage de sécurité aux paysans et autres personnes travaillant dans les zones rurales. Ils seront alors capables de mieux travailler pour produire une alimentation et nutrition appropriées pour l’humanité.
Pour l’existence des paysans et autres personnes travaillant dans les zones rurales, la relation à la Terre Mère, à ses territoires et à ses eaux est sa base physique, culturelle et spirituelle. Il nous est demandé de conserver cette relation avec la Terre Mère pour la survie des générations futures. Nous sommes heureux de ce rôle qui nous a été confié.
Outre les sources déjà mentionnées dans le préambule, nous tenons à signaler combien il est important d’inclure, comme autres sources, la Déclaration des droits des peuples autochtones adoptée par l’Assemblée générale des Nations Unies du 13 septembre 2007, ainsi que les conventions connexes de l’OIT et le travail du Comité sur la Sécurité alimentaire et le droit à l’alimentation.
Les États, la société civile et les agences onusiennes ont travaillé intensément cette semaine pour apporter leurs contributions et élaborer une déclaration de l’ONU sur les droits des paysans et autres personnes travaillant dans les zones rurales. Nous nous félicitons de la nature inclusive du processus, notamment de permettre aux organisations de la société civile d’y participer pleinement. Il est temps d’unir nos efforts et notre travail pour le bienfait de notre identité, de notre intégrité et de nos droits.
En tant qu’organisations représentant les paysans et autres personnes travaillant dans les zones rurales, nous sommes prêts à jouer notre rôle et à assumer nos responsabilités. Nous exhortons les États et le système onusien à s’acquitter de leurs obligations et à continuer à participer de bonne foi et de façon proactive, afin de garantir un débat démocratique, dans l’esprit de la charte de l’ONU.
Je vous remercie de votre attention.
La Via Campesina, The International Union of Food, Agricultural, Hotel, Restaurant, Catering, Tobacco and Allied Workers’ Associations (IUF), World Forum of Fisher Peoples (WFFP), The World Alliance of Mobile Indigenous Peoples (WAMIP), International Indian Treaty Alliance (IITF), Federation of Rural Adult Catholic Movements (FIMARC), Centre Europe – Tiers Monde Cetim (CETIM), FIAN International, Centro de Estudios Legales y Sociales (CELS)