Crise laitière en Europe et ferme des 1000 vaches
Communiqué de presse de la Coordination Européenne Via campesina
(Bruxelles, 16 juin 2015) La Coordination Européenne Via Campesina soutient les paysans inculpés à Amiens le 17 juin, et les manifestations des éleveurs laitiers à travers l’Europe.
La Coordination Européenne Via Campesina (ECVC) soutient la manifestation des agriculteurs qui aura lieu le 17 juin à Amiens, en France, et affirme sa solidarité envers les militants traduits en justice là-bas. La lutte contre la « ferme-usine des 1000 vaches », pour laquelle lesdits militants sont poursuivis, est devenue un symbole important de la lutte mondiale contre l’industrialisation de l’agriculture.
La concurrence déloyale engendrée par les fermes-usines comporte de multiples risques pour la qualité de vie des agriculteurs, l’emploi rural, la qualité de la nourriture et l’environnement. Les fermes-usines font baisser les prix en exploitant les travailleurs, le bétail et l’environnement – coûts pour lesquels ils ne paient pas. En outre, leurs investissements font augmenter le coût de la terre, ce qui empêche les agriculteurs locaux ainsi que les nouveaux arrivants d’acquérir des parts d’exploitation agricole. Ces infractions sont financées par les taxes européennes et appuyées par des politiques publiques telles que les subventions de la PAC, le soutien à l’investissement et les prix garantis pour l’énergie alimentée par le biogaz et le photovoltaïque, mais nuisent à l’agriculture paysanne et familiale. Parallèlement, le démantèlement du système européen des quotas laitiers rend la garantie d’un bon niveau de vie pour les familles d’agriculteurs encore plus difficile et pousse les petites fermes laitières à entrer en concurrence directe avec les fermes-usines qui conservent un avantage considérable par le seul fait de refiler leurs coûts aux politiques publiques.
ECVC s’oppose aux systèmes mondialisés qui privent les agriculteurs de leur autonomie au profit des multinationales et de la logique du rendement à court terme du monde de la Finance. Le modèle de développement actuel échoue à relever les défis fondamentaux du changement climatique et laisse le champ libre à une libéralisation plus importante des politiques de marché, qui mène à la volatilité des prix et aux accords de libre-échange, particulièrement avec les États-Unis, ce qui ne respecte pas le bien-être des agriculteurs, les principes de la démocratie, la situation des pays en développement ou encore les consommateurs.
ECVC défend le “modèle paysan” de développement, basé sur l’autonomie, la souveraineté alimentaire, la production de nourriture saine et de qualité ainsi que sur le bien-être public. ECVC voit ce modèle comme le seul à pouvoir garantir la vitalité dans les zones rurales, la création indispensable d’emplois, la santé publique et la préservation de l’environnement et de la biodiversité.
Enfin, ECVC soutient les agriculteurs qui se mobilisent pour manifester leur opposition au modèle de développement actuel, y compris les producteurs laitiers portugais qui manifesteront le 26 juin à Aveiro.
Contacts presse :
José Miguel Pacheco Gonçalves (PT, ES) ( 00351 968721995
Isabel Vilalba (ES) ( 0034 608905444
Victor Pereira (FR) ( 0033(0)611391073/0033 143621033