Contre le TTIP pour la souveraineté alimentaire
Communiqué de presse
Bruxelles, le 13 octobre 2015
Face à une offensive croissante de la part des dirigeants politiques de l’Union Européenne par rapport aux questions d’accords de libre-échange, mesures d’austérité et dumping social, la Coordination Européenne Via Campesina (ECVC) se mobilise et rejoint les journées d’action à Bruxelles les 15, 16 et 17 octobre.
Conjointement avec la société civile, les syndicats de Belgique et de l’Europe entière, les organisations d’agriculture paysanne dénoncent les politiques de l’UE qui sont orientées sur le grand capital et les entreprises multinationales. Les négociations sécrètes sur le TTIP au sein des accords de libre-échange (ALE) avec les États-Unis en sont un clair exemple. Nos membres sont en train de donner l’alarme, mettant en évidence les menaces que ces ALE représentent pour l’environnement, les moyens de subsistance des agriculteurs et pour notre santé.
L’harmonisation des normes régulatrices dans le TTIP, telles que le principe de précaution, pourrait – au nom de la reconnaissance mutuelle – impliquer un nivelage des critères de sécurité alimentaire et, par conséquent, mettre fin d’une part au moratoire sur les OGM et à l’irradiation des aliments et d’autre part, faciliter les procédures autorisant les pesticides, les semences et les produits vétérinaires sur le marché. L’utilisation d’antibiotiques non thérapeutiques ainsi que des médicaments nocifs dans la chaîne d’approvisionnement de viande aux USA représenterait une vraie menace pour les consommateurs de l’UE, tandis que l’abolition des tarifs causée par l’ALE serait préjudiciable pour les éleveurs de bétail dans des pays comme la France, où les coûts de production sont 20 à 30 % plus chers qu’outremer.
Toutefois il ne s’agit pas d’un conflit entre agriculteurs européens et agriculteurs étasuniens. Pour la représentante d’ECVC Hanny van Geel « cette lutte vise à défendre l’agriculture à l’échelle humaine, tant aux USA que dans l’UE, contre un modèle d’agriculture industrielle qui détruit l’environnement et la santé des gens, dans lequel les animaux et les travailleurs aussi sont exploités et dévalorisés. Aux Pays-Bas également, on construit des parcelles de plus de 1100 vaches laitières dans cette course vers le bas.» Elle ajoute : « Les ALE tels que le TTIP et le CETA détruisent tout ce que nous chérissons. Nous défendons ce qui est mieux, plus sain, plus alternatif et efficient : la souveraineté alimentaire à travers l’agroécologie. »
Les dernières décisions prises par les élites européennes – tant les négociations sur le TTIP que les mesures d’austérité ou encore le déréglementation du secteur laitier – ne constituent pas une réponse à la crise sociale, environnementale et économique qui perturbe l’Europe et le reste du monde. Notre lutte pour défendre les droits des agriculteurs et l’agroécologie va au-delà des moyens de subsistance d’une certaine catégorie de personnes. Il s’agit d’un modèle de société différent plaçant la santé et le bien-être de chaque être humain bien avant le profit.
Venez rejoindre la Coordination Européenne Via Campesina et d’autres organisations de la société civile dans la lutte pour reprendre nos droits, notre santé et nos aliments aux multinationales les 15, 16 et 17 octobre ! Pour connaître le programme dans le détail suivez les lien http://www.ox15.eu/en/actions
Contact: Hanny Van Geel: 0031 613903434 (EN – NL)