Bulletin de septembre : Nouvelles et actualités des membres de LVC dans le monde entier !

Cette nouvelle édition de notre bulletin d’information mensuel s’intéresse à l’actualité et aux actions menées en Afrique, en Asie, en Europe et en Amérique ! Toute l’actualité reprise ci-dessous provient des réseaux sociaux des organisations membres de LVC.

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En septembre dernier, les organisations membres de La Via Campesina en Afrique du sud et de l’est ont organisé une réunion régionale et des échanges d’apprentissage créant ainsi des espaces pour que les femmes, les jeunes et les autres membres paysans du mouvement puissent se rencontrer, discuter et apprendre. À Kangemi (Nairobi, Kenya), la réunion régionale a rassemblé les leaders paysan·nes de huit pays de la région. La Ligue Paysanne du Kenya a accueilli la conférence régionale et a partagé sur sa page Twitter l’actualité de l’évènement.

Le collectif de jeunes Mwende a accueilli les participant·es de l’échange régional de jeunes pour qu’ils découvrent les aliments biologiques pour volailles. Les jeunes se sont également essayés à un programme de formation sur le compost et aux méthodes autochtones de détection de la présence d’eau grâce aux métaux cuivreux.

Au début du mois de septembre, Mtandao wa Vikundi vya Wakulima Tanzania (MVIWATA), l’organisation membre de LVC en Tanzanie, a organisé un atelier pour les paysan·nes à Milo, dans le district de Ludewa. Sur les photos partagées par MVIWATA sur son compte Twitter, on peut voir les participant·es préparer un potager et échanger des idées sur la préparation du terrain et le placement du compost.

Les membres de La Via Campesina en Asie du Sud-Est et de l’Est ont eux tenu leur réunion régionale de l’Articulation des femmes à Manille, aux Philippines. Ils ont rendu visite aux paysan·nes de Sumalo pour réitérer leur soutien concernant la lutte de longue date qu’ils mènent dans la région. La réunion de l’articulation des femmes a été précédée d’un atelier d’apprentissage sur l’agroécologie organisé fin août par l’Association coréenne des femmes paysannes, la Ligue coréenne des paysan·nes et Serikat Petani Indonesia à Séoul et Sangju, en Corée du Sud.

Début septembre, l’Assemblée des pauvres (AOP), l’organisation membre de LVC en Thaïlande, a organisé un camp d’agroécologie à Maha Sarakham. Nombreux sont les thèmes qui y ont été évoqués, les participant·es y ont aussi appris que les plantes flottantes capturent les nutriments dans les fossés agricoles, constituent une excellente source d’engrais naturels et fortifient le tronc des pomelos. L’AOP a également organisé un camp pour les jeunes issus des familles paysannes de la communauté de Kok Edoi, près de la frontière entre la Thaïlande et le Cambodge. Cet espace a permis aux jeunes d’en apprendre davantage sur la forêt, ils ont par exemple aidé à créer des panneaux qui indiquent que le marécage est une zone sûre pour les grenouilles-taureaux .

Le syndicat paysan Serikat Petani Indonesia a également participé à la Journée nationale des paysan·nes le 24 septembre au travers de divers ateliers, activités et webinaires. Les paysan·nes du SPI ont également organisé une manifestation devant le ministère de l’Agriculture le 27 septembre. Ils ont exigé un renforcement des coopératives dirigées par des paysan·nes, se sont opposés aux aliments à base d’OGM et ont appelé à respecter les droits des paysan·nes quant à l’utilisation, la conservation et l’échange de semences.

Les membres de LVC en Asie du Sud se sont joints à un groupe de dirigeant·es paysan·nes internationaux et d’autres organisations sociales du Comité international de planification pour la souveraineté alimentaire (CIP) pour assister à la réunion officielle du Traité sur les semences (TIRPAA) en septembre à New Delhi, en Inde. La délégation de paysan·nes a souligné le fait que la souveraineté des semences est essentielle pour atteindre la souveraineté alimentaire. Plusieurs membres de La Via Campesina ont pris la parole lors de l’événement. Ils ont réitéré l’engagement de LVC et du CIP pour  développer des systèmes de semences paysannes dans tous les pays du monde, de préférence en s’appuyant sur un Traité sur les semences afin de garantir pleinement les droits des paysan·nes tels que définis dans l’UNDROP. Les dirigeant·es de la BKU, qui ont joué un rôle crucial dans la manifestation des agriculteur·trices indien·nes en 2021, ont également rappelé qu’aucun traité, aucune obligation ne peut restreindre les droits des paysan·nes.

Du 4 au 6 septembre, les organisations membres de l’Alliance pour la souveraineté alimentaire des peuples d’Amérique latine et des Caraïbes se sont réunies en Argentine, dans le cadre de leur processus de construction en vue du prochain forum Nyéléni. La réunion a abouti sur une déclaration politique demandant aux gouvernements de respecter et créer des instruments internationaux tels que la Déclaration sur les droits des paysan·nes et des autres personnes travaillant dans les zones rurales (UNDROP), la Déclaration des Nations Unies sur les droits des peuples autochtones, les Directives volontaires sur les régimes fonciers, la Décennie pour l’agriculture familiale, le Consentement libre, préalable et éclairé, etc.

En Haïti, le mouvement paysan de La Via Campesina, ainsi que plusieurs organisations sociales du pays, ont partagé leur préoccupation et dénoncé l’ingérence d’intérêts extérieurs et coloniaux dans le récent processus électoral national. Aujourd’hui, les organisations continuent de se mobiliser pour leur autonomie dans plusieurs villes du pays et réclament la démission de l’actuel Premier ministre. De même, en Colombie, les récents changements politiques ne semblent pas résoudre les problèmes de persécution et de criminalisation des leaders paysan·nes, un communiqué de la CLOC LVC, a dénoncé il y a quelques jours la menace de mort à l’encontre de Robert Daza, sénateur, leader paysan et dirigeant de la Coordination Nationale Agraire (CNA).

Nous avons une bonne nouvelle qui nous vient de Cuba, le récent processus de référendum populaire a approuvé le Code de la famille, une politique publique qui vise à protéger l’environnement familial de la violence et de la discrimination à l’égard de tout membre de la famille. Le référendum a été vivement soutenu par l’Association nationale des petits agriculteurs – ANAP, qui fait partie de La Via Campesina.

En Europe, les délégué·es de La Via Campesina ont également participé à une réunion cruciale du CIP. Le groupe a également rencontré l’unité de partenariat de la FAO et le secrétariat de la Décennie des Nations Unies pour l’agriculture familiale afin de faire avancer et garantir la participation des petit·es producteur·trices alimentaires aux politiques publiques mondiales et régionales grâce au développement d’un accord formel entre le CIP et la FAO. Toujours au niveau institutionnel, du 19 au 22 septembre, une délégation de La Via Campesina a participé au premier Forum Global de la Décennie des Nations Unies pour l’agriculture familiale. Ils ont attiré l’attention sur les engagements des gouvernements concernant l’UNDROP, les exhortant à la prendre comme guide pour le développement de politiques publiques et d’investissements en faveur de l’agriculture familiale.

En Italie, l’ARI Associazione Rurale Italiana a rejoint la grève mondiale pour le climat et promu une campagne contre les tentatives de la Commission européenne d’ouvrir la voie à de nouveaux OGM au sein du parlement européen. AbL a lancé une pétition pour attirer l’attention du gouvernement sur la concentration des terres en Allemagne de l’Est dans les mains des entreprises telles que ALDI et Rheinmetall (société d’armement). Et ce, suite à la dérégulation des prix des terres, ils ont doublé en 10 ans et entravent la sécurité alimentaire et l’accès à la terre des jeunes paysan·nes.

En Espagne, lors d’une interview, la COAG met en garde face à la forte vague de chaleur qui a réduit la récolte d’olives de 35% cette année et qui affecte l’un des écosystèmes les plus riches de la Méditerranée. Et « qui dit sécheresse, dit pénurie d’eau », c’est ce qu’ont rappelé les paysan·nes de la Confédération Paysanne en France lors d’une conférence de presse le 30 septembre dernier, au cours de laquelle ils ont appelé à une répartition équitable de l’eau, en donnant la priorité à l’horticulture, à l’arboriculture, à l’abreuvement des animaux et à la production pour l’alimentation locale.

La coordination européenne de La Via Campesina avait également annoncé un festival pluridisciplinaire sur la transition alimentaire, sociale et écologique qui a eu lieu à Bruxelles au mois de septembre. Ils ont aussi organisé une manifestation à Gand contre la vente de terres agricoles publiques. Plus au sud, à Neufchâteau, le Mouvement d’Action Paysanne belge organisera le festival AgriCulture, avec un concert de musique d’Action Paysanne le 8 octobre et un ciné-débat le 13 octobre qui s’attardera sur les défis de la production biologique à l’époque néolibérale. Le 15 octobre, à l’approche de la Journée mondiale de l’alimentation, la Land Workers Alliance unit ses forces avec de nombreuses organisations au Royaume-Uni pour la marche Good Food, Good Farming ! à Londres, afin d’exiger du gouvernement des stratégies alimentaires ambitieuses pour lutter contre l’inflation et la crise alimentaire et climatique. Dans d’autres événements à venir, Bizilur au Pays basque organise la rencontre Semences en résistance pour une souveraineté alimentaire féministe les 17 et 18 octobre avec une délégation internationale de femmes de La Via Campesina.

Le mois de septembre est aussi l’occasion de se souvenir du paysan coréen Lee Kyung Hae, qui s’est donné la mort à Cancún, au Mexique, en 2003 pour protester contre les politiques de l’OMC qui menaçaient sa ferme et la souveraineté alimentaire de la Corée. Plusieurs membres de La Via Campesina dans le monde ont partagé des messages de solidarité et ont dénoncé collectivement les accords de libre-échange de l’OMC, qui ont alimenté le désespoir et la faim du monde rural. Lisez l’interview de la coordinatrice générale de La Via Campesina publiée sur Capire pour en savoir plus sur cette crise, ainsi que les propositions concrètes pour un cadre commercial international alternatif que nous avons présentées dans la Déclaration de Genève.


(Avons-nous manqué une information importante ? Si c’est le cas, envoyez-nous un mail à communications@viacampesina.org et nous l’inclurons dans la prochaine édition. Seules les informations concernant les membres de La Via Campesina feront partie de ce bulletin d’information. Pour en savoir plus concernant les différentes initiatives lancées en Septembre 2022, consultez notre site web.)