26 février, Bruxelles : ECVC lance un appel à la mobilisation contre les accords de libre-échange.
La Coordination européenne Via Campesina (ECVC) invite ses membres à se joindre à l’appel à l’action de FUGEA, Boerenforum et MAP et à descendre une nouvelle fois dans les rues de Bruxelles de 11h le 26 février au rondpoint de Schuman. ECVC appelle ses membres à se rendre à Bruxelles le 26 février pour exiger des décideurs politiques de réaliser de réels progrès en ce qui concerne les demandes des petit·e·s et moyen·ne·s paysan·ne·s lors de la prochaine réunion du Conseil des ministres de l’agriculture. La mobilisation, organisée par FUGEA et soutenue par Boerenforum et MAP, mobilisera également un large éventail d’alliés de la société civile.
Ensemble, nous chercherons à obtenir des mesures concrètes et une protection pour les paysan·ne·s. Pour
cela, il est primordial de :
- Mettre un terme aux accords de libre-échange et à la concurrence déloyale, en commençant par
l’arrêt définitif des négociations sur l’accord UE-Mercosur. - Réglementer les marchés et rendre la directive sur les pratiques commerciales déloyales
obligatoire, en utilisant la loi espagnole sur la chaîne alimentaire comme exemple positif, afin de
garantir des prix justes et stables protégés de la spéculation et couvrant les coûts de production et
le travail des paysan·ne·s. - Assurer un budget suffisant et une répartition juste des aides de la PAC dans le but de faciliter une
transition juste vers l’agroécologie et les pratiques durables ! - Réduire la charge administrative pour les paysan·ne·s.
- Stopper la déréglementation des OGM/nouvelles techniques génomiques.
En réponse aux dernières mobilisations des paysan·ne·s, la Commission a décidé de mettre un terme aux
mesures et à la législation visant à protéger l’environnement et la biodiversité. Une fois de plus, les
décideurs politiques de l’UE n’ont pas écouté la voix de la majorité des paysan·ne·s, préférant présenter des propositions conçues pour apaiser les intérêts de l’agroindustrie.
La réalité vécue actuellement par les paysan·ne·s est le résultat de plusieurs décennies de politiques
néolibérales qui ont creusé les inégalités sociales et mis l’environnement à mal. La Commission doit changer d’approche et s’éloigner des dogmes libéraux si elle veut assurer un avenir aux paysan·ne·s et aux fermes, dont les disparitions se comptent par milliers chaque année, alors qu’elles nourrissent la population européenne.
Du 26 au 29 février, la 13e Conférence ministérielle de l’OMC se tiendra à Abu Dhabi. L’OMC porte une
responsabilité immense dans les crises sociales et environnementales actuelles. Au moment où les
mobilisations paysannes se multiplient partout en Europe, mais également en Inde, en Afrique et en
Amérique Latine, il est temps de tourner la page de l’OMC et de construire un nouveau cadre commercial
fondé sur la souveraineté alimentaire et sur la solidarité internationale.
Il est essentiel que les décideurs politiques reconnaissent les enjeux et cessent d’ignorer les solutions
alternatives proposées par la petite paysannerie. ECVC et ses organisations membres continueront à
descendre dans la rue jusqu’à ce que les décideurs politiques écoutent les solutions structurelles, concrètes et cohérentes que nous avons à offrir pour réduire les injustices flagrantes du système économique actuel.