Pour nourrir l’humanité, l’agriculture paysanne réclame ses droits !
Du 11 au 13 juin, une délégation de La Via Campesina s’est rendue à la 26ème session du Conseil des Droits de l’Homme à Genève pour poursuivre le plaidoyer pour la rédaction d’une Déclaration Internationale sur les Droits des paysan-ne-s et des autres personnes travaillant en zone rurale.
Historique
Cette déclaration émane du mouvement paysan international La Via Campesina qui travaille sur ce dossier depuis plus de 10 ans. La Via Campesina, mouvement composé de plus de 160 organisations paysannes à travers 70 pays s’attache à identifier les discriminations subies par les personnes travaillant en zones rurales (paysans, ouvriers agricoles, nomades, pêcheurs, peuples indigènes, sans terre…) et à déterminer, avec l’appui d’organisations telles que FIAN-international et le CETIM (Centre Europe Tiers Monde), les droits spécifiques liés à ce groupe de personnes.
Après plusieurs études réalisées par le Comité consultatif du Conseil des Droits de l’Homme, l’Assemblée dudit Conseil a accepté l’étude finale en mars 2012 et voté en septembre 2012 une résolution visant à la mise en place d’un groupe de travail intergouvernemental ouvert chargé de rédiger une déclaration sur la base du projet annexé à l’étude finale. En juillet 2013, ce groupe intergouvernemental a tenu sa première session de travail.
A cette 26ème session du Conseil des Droits de l’Homme, les Etats membres seront amenés à voter sur une résolution demandant le renouvellement du mandat du groupe intergouvernemental afin de poursuivre la rédaction de cette déclaration sur la base des recommandations issues de la première session de travail et de consultations qui seraient menées entre juin et novembre 2014.
Playdoyer intense
La Via Campesina attache une grande importance à ce que ce travail puisse se poursuivre. C’est pourquoi elle a envoyé trois leaders paysans pour participer à cette 26ème session du Conseil des Droits de l’Homme. Il s’agit d’Ibrahim Coulibaly (CNOP-Mali), Geneviève Savigny (Confédération paysanne-France) et Diego Monton (Cloc-Argentine). Ces trois personnes ont participé à un « événement parallèle » organisé par les Ambassadrices de Bolivie et des Philippines sur « Droits paysans et Année internationale de l’agriculture familiale ». Le panel était complété par un message vidéo de M. José Graziano da Silva, Directeur de la FAO et par M. Christophe Golay de l’Académie de droit international humanitaire et de Droits Humains à Genève.
La délégation de La Via Campesina a également participé à une conférence publique en Ville de Genève et rencontré de très nombreuses délégations des continents africain, européen et latino américain.
L’Europe en ligne de mire
Dès le 16 juin, cette délégation sera remplacée par une forte délégation de la Coordination européenne Via Campesina représentant la France, la Belgique, le Portugal, l’Espagne, l’Italie, l’Allemagne et la Suisse. Les organisations paysannes de la région Europe ont depuis 2 à 3 mois effectué un plaidoyer auprès de leurs gouvernements respectifs pour les appeler à soutenir la résolution qui sera discutée et votée à cette session. En effet, pour l’heure, les pays européens sont les plus réticents à ce processus. Ainsi, durant trois jours, outre une action symbolique qui se tiendra sur la Place des Nations le 17juin à 11h30, les leaders paysans européens s’attacheront à rencontrer les délégations européennes au sein du Conseil des Droits de l’Homme.
UNITERRE/La Via Campesina