Nouveau rapport sur la mobilisation paysanne contre les accaparements de terres
(Bamako, le 7 mai 2012) La Coordination Nationale des Organisations Paysannes du Mali et la Via Campesina publient aujourd’hui un nouveau rapport qui illustre la mobilisation des mouvements sociaux contre les accaparements de terres qui menacent la souveraineté alimentaire et mettent en danger la petite paysannerie partout dans le monde.
Ce document émane de la “Première conférence paysanne internationale pour mettre fin aux accaparements de terres” qui a eu lieu au Mali, sur le site de Nyéléni à Sélingué, du 17 au 19 novembre 2011. Cette rencontre a rassemblé quelques 250 participantes et participantes, principalement d’origine paysanne, provenant de 40 pays, en grande majorité d’Afrique. Elle a donné lieu à de nombreux témoignages de populations évincées de leurs terres par des investisseurs étrangers qui y mettent en place de vastes monocultures pour l’exportation de denrées alimentaires ou d’agrocarburants. Les populations ne sont, dans la très grande majorité des cas, ni informées ni dédommagées.
Paysannes et paysans, avec l’appui d’organisations non gouvernementales et de personnalités, ont dressé un état des lieux de ce phénomène sur les différents continents. Des lignes d’actions communes pour lutter contre ce fléau ont ensuite été proposées : opposition aux politiques ultra-néo-libérales de la Banque mondiale, construction d’unealliance paysanne mondiale, utilisation des mécanismes des droits humains pour défendre les victimes et lancement d’une campagne pour de réelles réformes agraires et foncières.
La publication de ce rapport intervient alors que la répression des populations paysannes qui luttent contre ces injustices s’intensifie. Au Mali, le 23 avril dernier, des paysans de la région de l’Office du Niger ont été menacés par des coups de feu tirés en l’air et emmenés au commissariat de police pour avoir commencé à travailler les terres pour la saison agricole qui s’annonce. Ils ont depuis heureusement été libérés mais les poursuites judiciaires continuent. Ces terres font partie d’une zone accaparée par un investisseur local, Modibo Keita, qui avec la complicité des autorités maliennes, ambitionne de créer un empire de 20,000 hectares de terres agricoles dans la zone de l’Office du Niger.
Quelques jours plus tard, le 26 avril 2012, plus de 120 paysans honduriens ont été arrêtés alors qu’ils s’apprêtaient à regagner leurs foyers après avoir mis fin de façon pacifique à l’occupation des terres d’une compagnie sucrière. La police ne détenait de mandat d’arrêt que pour une quinzaine de personnes et pourtant, même des habitants n’ayant pas participé à l’occupation ont été emmenés.
D’autre part, le même jour en Andalousie (Espagne), des paysans et paysannes sans terre ont été expulsés d’une ferme publique de 400 ha, à Somonte, qu’ils occupaient car elle avait été mise en vente spéculative.
Alors que la résistance à cette offensive contre les communautés paysannes s’intensifie, lerapport publié aujourd’hui propose un plan d’action commun et des pistes pour mondialiser lasolidarité internationale.
Téléchargez le rapport: https://viacampesina.org/wp-content/themes/viacampesina/assets/pdf/fr/mali-report-2012-fr1.pdf
Interviews pour les médias: Ibrahima Coulibaly, Président de la CNOP – Mali
(Téléphone: + 223 66 76 11 26)
Outils multi-média:
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Web-documentaire: Mali: Ruée sur les terre irrigables de l’Office du Niger
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Vidéo: Honduras – Expulsion de communautés paysannes de San Miguel
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Documents présentés à la conférence : www.viacampesina.org