Les jeunes de La Via Campesina se rencontrent au Sénégal
Après plusieurs jours de préparation, ça y est ! On y est ! La reunion de l’Articulation Internationale des jeunes de La Via Campesina a débuté ce mardi 10 juin 2014 au CCDD de Thiès. La rencontre durera quatre jour dans les régions de Dakar et de Thiès avec plusieurs activités prévues.
Cette première journée a vu la participation de plusieurs jeunes venant de l’Afrique, de l’Amérique, de l’Europe et de l’Asie. Arrivés la veille jusqu’à 00h00, la fatigue se lit dans les visages de la plupart des participants, mais ceci n’altère en rien leur motivation. La première journée est une journée d’ouverture, d’information et de mise en cohérence des activités.
Fidèle à la tradition de La Via Campesina, la première journée a débuté par la présentation de la « mystica », symbole de la lutte paysanne promue par LVC. Cette première « mystica » a pour thématique l’engagement des organisations paysannes autour de LVC pour la lutte en faveur de la souveraineté alimentaire.
Discours d’ouverture
La mystica a ouvert la rencontre et réchauffé les cœurs. Plusieurs discours marquants l’ouverture officielle ont suivi.
Papa Bakary Coly (président du collège des jeunes du CNCR):
Le président du collège des jeunes qui représente les jeunes de l’Afrique 2 au sein de LVC a pris la parole pour souhaiter la bienvenue à ses hôtes en leur rappelant l’importance de la « terranga » (hospitalité) au Sénégal. Il a insisté sur le retour des jeunes à la terre et la revalorisation de l’identité paysanne. En tant que président du Collège des Jeunes du CNCR (Conseil National de Concertation et de Cooperation des Ruraux, il a partagé avec ses homologues le long processus qui a conduit à la création du CJ, depuis la recommandation du ROPPA en 2006.
Ndiakhate Fall : (Comité de Coordination Internatinal de La Via Campesina)
Mr. Fall qui a représenté le Comité de Coordination International de LVC (CCI)-Afrique 2 est revenu sur la mystica présentée plus tôt et a rappelé l’importance de la lutte au sein de LVC. Mais surtout la place qu’occupent les jeunes dans le combat de LVC : à savoir la souveraineté alimentaire.
Mamadou Bâ : (point focal MSC)
Mr. Bâ encadre les jeunes a travailler pour le renforcement de la dynamique de LVC. Il est longuement revenu sur l’accaparement des terres et l’importance de la prise en charge de cette problématique dans les luttes paysannes de LVC.
Unaï Aranguren: Au nom des jeunes de LVC Mr. Unaï a pris la parole pour remercier l’audience et surtout pour revenir sur l’articulation des jeunes de LVC.
Baba Ngom (Secrétaire Général du CNCR)
Pour le Secrétaire Général du CNCR, cette rencontre rejoint la conviction du CNCR en une jeunesse paysanne capable d’impulser les dynamiques dans lesquelles sont engagées les organisations paysannes: c’est-à-dire assurer la souveraineté alimentaire des peuples. Selon lui, les jeunes paysans, en tant que producteurs d’aujourd’hui et de demain jouent un rôle déterminant.
Il est revenu sur les défis futurs de l’agriculture en rappelant qu’en 2050 l’humanité sera peuplée de 9 milliards de personnes à nourrir. Ce qui représente un défi majeur pour les paysans de demain ; en l’occurrence, les jeunes paysans d’aujourd’hui. D’où l’intérêt dans les organisations de favoriser d’avantage l’intégration et l’émergence d’espaces réservés aux jeunes paysans pour mieux les préparer à cette responsabilité grandissime.
Il est revenu sur les initiatives du CNCR dans ce sens en déclarant « Au CNCR, cette conviction a motivé la mise en place du Collège des Jeunes en juillet 2012. Cet espace de dialogue et de partage regroupe de jeunes agriculteurs, pêcheurs, éleveurs et exploitants forestiers dont certain membres sont aujourd’hui présents à cette rencontre. A travers la création du CJ, le CNCR entend donner à la jeunesse paysanne l’opportunité de pouvoir s’exprimer et d’échanger sur les problèmes qui les concernent. Depuis sa création le CJ mène plusieurs actions dans ce sens. Parmi elles, je peux citer la promotion du retour des jeunes à la terre à travers l’installation des jeunes dans l’agriculture et la valorisation de l’identité paysanne.». Il a fini par inviter le CJ et l’articulation des jeunes de LVC de travailler ensemble, pour que l’agriculture soit mieux représentée chez les jeunes.
A la suite des discours les participants ont lu et valider le programme.
Cette excitante journée de lancement s’est terminée sur de longs échanges sur l’agriculture et la place de la jeunesse dans les organisations paysannes.
La Via Campesina Afrique