Le droit à l’alimentation constitue désormais le fondement du cadre stratégique pour la sécurité alimentaire
Communiqué de presse – La Via Campesina
(Rome, 18 octobre 2012) La Via Campesina salue l’adoption le 17 octobre 2012 de la première version du cadre stratégique global pour la sécurité alimentaire et la nutrition (CSG) du Comité de la sécurité alimentaire mondiale (CSA). Le mouvement paysan international a activement participé à son élaboration, en collaboration avec d’autres organisations du Mécanisme de la société civile.
C’est un succès important pour le CSA. Le CSG, tout comme le cadre qui l’englobe, sera la première référence mondiale en matière de coordination et de cohérence dans la prise de décision sur les questions alimentaires et agricoles.
Le CSG constitue une avancée supplémentaire pour la promotion d’un nouveau modèle de gouvernance de l’alimentation, de l’agriculture et de la nutrition. Ce document est fondé sur une approche de droits humains, le droit des femmes et la reconnaissance du rôle central des petits producteurs, des travailleurs agricoles, des pêcheurs artisanaux, des éleveurs pasteurs, des peuples autochtones, des femmes et de la jeunesse pour la sécurité alimentaire et nutritionnelle.
“L’alimentation et l’agriculture vont commencer, à partir de maintenant, à prendre comme référence le droit à l’alimentation au lieu des règles commerciales” souligne Kalissa Regier, une paysanne canadienne de la délégation de La Via Campesina. “Nous pouvons dire que le combat historique de Via Campesina afin que l’alimentation ne soit pas comparée à une simple marchandise a progressé aujourd’hui”, affirme Yudhvir Singh, membre du Comité international de coordination du mouvement paysan.
Le CSG reconnait que l’emploi formel de travailleurs ruraux et l’assurance d’un salaire minimum sont des éléments clés de la sécurité alimentaire et nutritionnelle. Il fait également référence au rapport de l’Evaluation Internationale des Connaissances, des Sciences et des Technologies Agricoles (IAASTD), il reconnait le potentiel d’une approche agro-écologique et il fournit des orientations importantes basées sur les Directives Volontaires pour le droit à l’alimentation. Il réaffirme également l’engagement fort des Etats nécessaire à la mise en œuvre des Directives Volontaires pour une gouvernance responsables des régimes fonciers applicables aux terres, aux pêches et aux forêts, notamment par le biais de la réforme agraire.
Les négociations du CSG ont atteint un important niveau de consensus sur les questions du suivi et de la responsabilité fondés sur les droits humains. Cela signifie que les Etats, les institutions intergouvernementales et le secteur privé sont responsables de leurs actions et de leurs omissions au regard de leurs obligations reconnues par le droit international des droits de l’Homme.
Cependant, certains thèmes considérés comme important par La Via Campesina n’ont pas été abordés dans la version actuelle du CSG, particulièrement la souveraineté alimentaire. Le mouvement paysan international affirme son engagement pour que dans le nouveau modèle, la politique de sécurité alimentaire soit fondée sur la souveraineté alimentaire et demande aux Etats et à tous les acteurs de soutenir pleinement la mise en œuvre du CSG à tous les niveaux.
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