L’accaparement des terres provoque la faim! Que le monde soit alimenté par les petits producteurs!
(Rome, 13 octobre 2010) Aujourd’hui à Rome, lors de la XXXVIème session du Comité mondial sur la Sécurité alimentaire (CSA) des Nations unies, le problème du régime foncier et des ressources naturelles figurait à l’ordre du jour.
L’accaparement des terres par les investisseurs privés et les gouvernements s’est accru au cours de ces dernières années, faisant ainsi obstacle à l’accès à la terre par les petits producteurs actuels et futurs, tout en imposant des systèmes agricoles non durables. Au moyen de structures financières opaques plusieurs banques européennes, américaines et brésiliennes investissent dans des projets d’accaparement des terres. Ces investissements sont contraires à l’image “verte” que ces banques essaient de donner.
Il est clair que l’accaparement des terres est une partie inhérente au modèle d’agrobusiness encouragé par les institutions telles que la Banque mondiale, le FMI, le FIDA, la FAO ou l’UE. En créant des règlements vagues comme ceux proposés par les principes de l’ “investissement agricole responsable ” lancé par la Banque mondiale, non seulement ils ne vont pas stopper l’accaparement des terres mais risquent même de justifier cette énorme violation des droits des paysans.
En tant que mouvement paysan mondial, La Via Campesina dénonce cette nouvelle forme de colonisation qui empêche les paysans et les petits agriculteurs de fournir des aliments à leur communauté.
C’est pourquoi, s’il existe une volonté politique réelle de trouver des solutions afin de résoudre la crise alimentaire, avec plus d’un milliard de personnes souffrant de la faim, il est urgent que les politiques agricoles commencent à apporter un soutien aux petits producteurs et arrêtent de promouvoir le modèle de l’agrobusiness.
Pour trouver une solution au problème de la faim et fournir une alimentation saine et adéquate à tous, l’accès à la terre est une condition fondamentale.
Henry Saragih, Coordinateur international de La Via Campesina a donc déclaré aujourd’hui au CSA: “La Via Campesina souligne l’importance de la Conférence internationale sur la Réforme agraire et le Développement rural (ICARRD en anglais) qui s’est tenue en juin 2006 au Brésil. L’ICARRD a insisté sur l’importance d’un accès plus important, plus sûr et durable à la terre, à l’eau et aux autres ressources naturelles ainsi que sur l’importance de la réforme agraire en vue d’éradiquer la faim et la pauvreté.
Pour nous, une réforme agraire authentique signifie que les terres agricoles devraient être distribuées aux sans terre et aux paysans, que les gouvernements devraient apporter leur soutien aux modèles de l’agroécologie et de l’agriculture paysanne durable. Cela signifie également que les gouvernements devraient protéger les marchés nationaux et locaux des marchés internationaux financiers et de matières premières, et devraient constituer des stocks alimentaires tampons à niveau national et local.”
Par conséquent, nous soutenons le développement des lignes directrices sur le régime foncier et les ressources naturelles, incluant de façon active les Organisations de la Société civile, directrices maintenant lancées par la Fao comme une première étape. Pour autant, nous demandons instamment aux gouvernements d’aller plus loin et de mettre en œuvre l’ensemble des engagements stipulés dans la déclaration finale de l’ICARRD.
La souveraineté alimentaire ne peut avoir lieu qu’avec une réforme agraire authentique!
Nous alimentons le monde!
Contacts presse :
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Annelies Schorpion: +393393972104 (7 au 15 octobre) ou +32474847280, a.schorpion@eurovia.org, viacampesina@viacampesina.org
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Lorenzo Misuraca (Aiab): +393293562461, l.misuraca@aiab.it