La Via Campesina insiste sur la nécessité de politiques publiques pour les zones rurales
Communiqué de presse – La Via Campesina
(Mexique, le 3 octobre 2012) Plus de 100 paysans et paysannes venant de plus de 30 pays se sont rassemblés du 28 au 30 septembre 2012 dans la capitale du Mexique afin de débattre sur les politiques publiques nécessaires à la souveraineté alimentaire et de formuler des propositions concrètes.
Dans un contexte de crise du capitalisme, où nous assistons à une nouvelle offensive de privatisation néolibérale, les politiques publiques ne contribuent pas toujours à des changements structuraux positifs pour la société. Cependant, selon toutes les organisations paysannes présentes, la lutte pour les politiques publiques, à tous les niveaux, constitue une étape importante dans l’amélioration des conditions de vie dans les zones rurales. De bonnes politiques publiques permettent aussi aux paysans et paysannes de produire des aliments sains en quantité suffisante pour nourrir les populations dans de meilleures conditions.
Le maintien et le développement de services publiques et d’infrastructures sont des éléments essentiels à la garantie de la dignité des paysans et des populations rurales.
Les services d’éducation, de santé publique, de logement, de protection de l’enfance et des personnes âgées sont indispensables. Ces services doivent reconnaitre et renforcer les identitées paysannes et autochtones, et doivent fonctionner en accord avec les cultures autochtones.
Les politiques publiques doivent reconnaitre et valoriser le rôle des femmes dans la souveraineté alimentaire et le développement social, il faut donc créer des infrastructures qui encouragent la productivité de leur travail (accès à la terre, au travail, au crédit, à un revenu économique, à des services de crèche…) tout en garantissant leur droit à la reproduction.
L’agriculture paysanne a besoin de programmes de recherche participative, de normes sanitaires et de marchés spécifiques dans le but de consolider ce modèle de production et de consommation; les normes actuelles ne faisant que renforcer l’emprise des sociétés multinationales.
Des programmes agroécologiques et de récupération de semences et de variété locales doivent être mis en place.
Les biens communs (tels que la terre et l’eau) doivent retrouver leur valeur sociale et collective et être épargnés par la marchandisation.
Des politiques de réserves alimentaires publiques et de réglementation des marchés sont nécessaires afin de garantir des prix justes pour les producteurs et les consommateurs. Il faut aussi développer des politiques spécifiques pour faciliter l’installation des jeunes ayant des projets d’agriculture paysanne; favorisant ainsi la relève générationelle.
En dernier lieu, il est nésessaire d’assurer la mise en œuvre de ces mesures.
En tant qu’organisation paysanne nous devons continuer à consolider nos organisations en construisant des alliances avec tous les secteurs sociaux afin que la pression sur les gouvernements régionaux et nationaux continue.