Intervention de Ndiakhate Fall, devant l’assemblée générale du Conseil des droits de l’Homme
30ème session du Conseil des droits de l’homme. Rapport du Groupe de travail intergouvernemental sur les droits des paysans et autres personnes travaillant dans les zones rurales (A/HRC/30/55)
(Genève, le 24 septembre 2015). Monsieur le Président, Je prête ma voix à Ndiakhate FALL, leader paysan Sénégalais et représentant de la Coordination africaine de La Via Campesina (le mouvement international paysan comprenant plus de 164 organisations dans 74 pays et représentant plus de 200 millions de membres), qui devait présenter cette déclaration le mardi soir. Au nom des organisations de paysans et d’autres travailleurs ruraux en Afrique, nous tenons tout d’abord à saluer le travail réalisé par la Bolivie à la présidence du Groupe de travail intergouvernemental durant ses trois dernières années. Les négociations se sont déroulées de manière transparente et inclusive, avec de nombreuses opportunités pour la société civile de participer et de faire entendre ses propositions. La nouvelle version du projet de Déclaration présentée lors de la dernière session du groupe de travail, en février dernier, offre une réponse adéquate aux défis actuels de la paysannerie en Afrique et constitue une base solide pour la poursuite des négociations intergouvernementales.
Monsieur le Président,
Les organisations de paysans, de petits producteurs et d’autres travailleurs ruraux en Afrique sont fortement mobilisées derrière ce projet de Déclaration et elles participent activement au processus. Trois ans ont déjà passé depuis la création du groupe de travail intergouvernemental en septembre 2012. Il est maintenant temps que les négociations entrent dans le vif du sujet. Il y a urgence car sur le terrain la situation ne s’améliore pas, bien au contraire. Les paysans continuent d’être victimes de multiples discriminations et violations de leurs droits humains, alors même que leur rôle et leur potentiel pour garantir la sécurité alimentaire, lutter contre le changement climatique et conserver la biodiversité est de plus en plus reconnu.
C’est pourquoi nous saluons le projet de résolution présenté par la Bolivie, qui établit un clair programme pour la finalisation des négociations d’ici à septembre 2018, soit dans un délais de trois ans, et prévoit des mesures pour renforcer la participation de la société civile du Sud, en particulier des représentants des paysans. Nous appelons tous les États, en particulier les États africains, à soutenir ce projet de résolution et nous les invitons à prendre une part active aux travaux du groupe de travail intergouvernemental.
Monsieur le Président,
Je vous remercie de votre attention.