Guatemala : mobilisation des femmes autochtones pour la vie, la terre et le territoire

Dans le cadre du 8 mars, les femmes paysannes et autochtones sont descendues dans la rue pour commémorer leur lutte et leur résistance à travers le pays. Elles ont également mené des actions de formation et d’incidence dans leurs territoires.
La Coordinadora Nacional de Viudas de Guatemala (Conavigua), membre de la CLOC – La Via Campesina, s’est mobilisée à Tegucigalpa et, dans un communiqué, a salué toutes les femmes. Elle a rendu hommage à la mémoire et à l’histoire des aïeules qui ont tracé la voie, en exprimant sa gratitude pour leur exemple de lutte et de résistance, ainsi que pour la transmission des savoirs de génération en génération.
Elles ont également souligné et reconnu les efforts et l’engagement des femmes paysannes et autochtones pour éradiquer toutes les formes de violence, le patriarcat et la criminalisation des luttes sociales. Enfin, elles ont insisté sur l’importance de dénoncer toute forme de discrimination raciale qui affecte leur vie.
Extrait de leur communiqué :
Nous encourageons et exprimons notre solidarité avec nos sœurs de la communauté linguistique Achí, engagées dans une lutte intense pour exiger justice face aux graves violations de leurs droits humains subies durant la guerre, en particulier les violences sexuelles. Aujourd’hui, les tribunaux de justice cherchent à instaurer l’impunité, mais nous saluons le courage de ces femmes et les encourageons à poursuivre la consolidation de leurs luttes. Nous appelons à renforcer les alliances, les coordinations et les réseaux aux niveaux national et international, car ce n’est qu’ainsi que nous pourrons garantir une vie digne et épanouie pour toutes les femmes.
Nous soutenons et encourageons les femmes, en particulier les femmes mayas, qui occupent des postes publics. Elles doivent continuer à exercer leur leadership, faire valoir leur talent et leurs compétences pour soutenir et accompagner les revendications des femmes en faveur de l’autonomie économique. Celle-ci est essentielle pour nourrir leur indépendance et leur aspiration à une vie pleine et entière.



Les femmes Q’eqchí commémorent leur lutte pour la terre et le territoire dans la vallée du Polochic
Les femmes Q’eqchí, membres du Comité d’Unité Paysanne (CUC), ont commémoré leur lutte pour la terre et le territoire à travers un acte de résistance et d’unité, réaffirmant leur rôle de gardiennes de leur territoire ancestral.
Lors de l’événement, Claudia, l’une des dirigeantes de la communauté, a adressé un message de bienvenue soulignant l’importance de la persévérance et de la sororité dans la lutte pour les droits collectifs. « Embrassons nos chemins de lutte avec force. Nous sommes les gardiennes de la terre. Ne laissons rien nous arrêter et unissons nos forces, de femme à femme, de communauté à communauté, pour obtenir les changements que nous désirons », a-t-elle déclaré.
Matilde, de la communauté de San Esteban, a insisté sur la nécessité pour le système judiciaire de protéger les femmes contre toutes les formes de violence, dénonçant l’absence de justice dans les communautés rurales, où de nombreux cas de violences sexuelles restent impunis. Elle a également exprimé son rejet de l’augmentation de salaire des députés, affirmant que « ce n’est pas juste d’augmenter leur salaire alors qu’ils n’ont rien fait pour le peuple. Nous refusons aussi les spoliations causées par les grands propriétaires terriens, car elles nous causent beaucoup de souffrance ».
Cette rencontre a été une occasion de renforcer l’organisation communautaire et de rendre visible la lutte des femmes autochtones pour la défense de leurs droits fonciers. Dans un contexte marqué par des conflits territoriaux, elles ont réaffirmé leur engagement à protéger leurs ressources naturelles et leur identité culturelle, diffusant un message d’unité et de résistance.
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