France : Non à l’accord UE-MERCOSUR ! Le libre-échange alimente la faim ! L’OMC tue les paysan·ne·s !
Chaque 10 septembre, La Via Campesina commémore la mort de Lee Kyung Hae, agriculteur coréen, qui s’est sacrifié pour protester contre la situation désastreuse dans laquelle se sont retrouvés des milliers de paysan·nes après que leur pays a adopté les politiques de libre-échange de l’Organisation mondiale du commerce. Dans ses derniers instants, il portait une bannière autour du cou avec les mots : « WTO Kills Farmers », « l’OMC* tue les agriculteurs ».
La Confédération paysanne dénonce une nouvelle fois la poursuite des accords de libre-échange qui tuent les paysan∙nes partout dans le monde. L’agriculture et l’alimentation ne peuvent être les variables d’ajustement des politiques ultra-libérales. C’est criminel pour les agriculteur·trices et les citoyen·nes.
A l’hiver 2024, au plus fort des mobilisations paysannes pour des prix rémunérateurs et la fin de la mise en concurrence des produits agricoles et alimentaires via les accords de libre-échange, Emmanuel Macron avait annoncé avoir “bloqué” l’accord UE* Mercosur*. L’accord pourrait être formalisée lors du G20 à Rio les 18-19 novembre prochain. C’est ce qu’ont affirmé les négociateurs des deux blocs en amont d’un nouveau round de négociations organisé à Brasilia la semaine dernière.
Lors de sa visite au Brésil en avril dernier, E. Macron avait plaidé pour « bâtir un nouvel accord ». Rien de tout cela n’a été fait. La France n’a jamais retiré son appui au mandat de négociation dont la Commission européenne dispose depuis 1999. Et elle n’a jamais proposé à Bruxelles de reprendre les négociations à zéro. C’est donc au nom de la France et des 26 autres États-Membres que la Commission poursuit les négociations. Et celle-ci serait désormais prête à mettre en minorité les États européens s’opposant à l’accord, dont la France, pour que l’accord puisse être ratifié une fois finaliser.
C’est pourquoi, la Confédération paysanne continue de se mobiliser avec ses partenaires français, européens et internationaux pour exiger la fin des accords de libre-échange, la régulation des marchés agricoles, un revenu décent pour les paysan∙nes et un nouveau cadre économique mondial basé sur la souveraineté alimentaire, la justice sociale et la solidarité internationale.