Derio. “Les jeunes ont une grande chance, qui s’appelle La Via Campesina !”
Lancement de l’assemblée des jeunes
(Derio, le 16 Juillet 2017) C’est sous le slogan « Investir dans la Jeunesse Paysanne. Semer le présent pour récolter le futur » que s’est ouverte la IVème assemblée internationale des jeunes de La Via Campesina, à laquelle ont participé une centaine de jeunes, hommes et femmes, venus de 47 pays différents. Pendant deux jours ils réfléchiront à l’importance de la jeunesse pour le renforcement de ce grand mouvement paysan, pour la souveraineté alimentaire et l’agroécologie paysanne. La mistica d’ouverture fut prise en charge par les jeunes paysan-ne-s d’Europe et fut une représentation de notre identité, s’appuyant sur les outils et instruments de musique traditionnels, symboles de la culture locale en Euskal Herria, comme la corne de brume. Lors de cette assemblée, qui a lieu tous les quatre ans, étaient présents des délégué-e-s de toutes les régions de La Via Campesina. C’est avec beaucoup d’enthousiasme qu’ils ont repris en cœur des slogans comme « par ce que la terre nous appartient, nous les jeunes lutterons jusqu’à la fin », « Jeunesse, toutes et tous construisons le pouvoir populaire », « l’Amérique centrale unie jamais ne sera vaincue », « Globalisons la lutte, globalisons l’espoir », etc Dans le but de donner forme à cette IVème assemblée les jeunes ont répondu, lors de différents débats et discussions, à des questions telles que : Quelle est l’importance de l’articulation des jeunes pour le monde paysan ?, Que signifie la participation des jeunes pour l’organisation ?, Quelles sont les opportunités pour les jeunes paysan-n-es aujourd’hui?, Que faire pour améliorer notre participation au sein de la Via Campesina ?
L’après-midi ils ont travaillé sur 4 thèmes prioritaires pour la jeunesse ; l’accès à la terre et les droits des paysannes et paysans, la formation en agroécologie, les changements climatiques et la migration, et la communication. Les propositions politiques concrètes inclurent le renforcement des alliances entre paysan-ne-s d’une part et pêcheurs, éleveurs, travailleurs ruraux et urbains d’autre part. De plus, ils proposèrent de mettre en place une campagne commune sur la migration, en particulier entre l’Afrique et l’Europe. Par rapport à la formation agroécologique il a été mis en avant qu’elle devrait toujours être accompagnée de formation politique. Il est également ressorti que les jeunes paysan-ne-s devaient être soutenu-e-s pour que leurs voix soient entendues à l’intérieur comme à l’extérieur du mouvement.
De l’assemblée sortira un document final qui contiendra les conclusions des débats des jeunes et qui sera présenté à la VII Conférence, qui se tient du 19 au 22 juillet.
Les jeunes savent qu’ils vont au devant de défis majeurs et qu’obtenir une participation réelle de la jeunesse n’est pas une mince affaire. Mais pour reprendre les paroles de Paula Gioia, de l’organisation allemande AbL « les jeunes ont une grande chance, qui s’appelle La Via Campesina ! Nous ne sommes pas uniquement le futur, nous sommes aussi le présent. Sans présent, il n’y a pas de futur. »
Solidarité
Les mouvements citoyens de défense de la terre en Euskal Herria se sont réunis aujourd’hui à midi avec la jeunesse de La Via Campesina, à l’aboutissement d’une marche de deux jours, appelée « Marche en défense de la souveraineté alimentaire et la terre» qu’ils avaient organisé depuis des villages aux alentours de Derio. Dans leur communiqué, ils affirment : « nous nous identifions à La Via Campesina et à sa lutte pour la souveraineté alimentaire. C’est pourquoi nous avons réalisé cette marche montagnarde qui dénonce la destruction de notre environnement et les grands chantiers inutiles comme le train à grande vitesse, les lignes à très haute tension et l’extraction de gaz. Cette marche s’est montée en soutien à notre alimentation locale »
Les aliments consommés quotidiennement en Euskal Herria, parcourent 2’500 km en moyenne avant d’arriver sur la table. Rien d’étonnant si l’on considère que cette population ne produit que 3% de son alimentation. Paradoxalement, sur les 1200 hectares qu’occupent cette partie du Pays Basque, on pourrait cultiver des aliments végétaux pour nourrir 60’000 familles. A la place de cela, les « gestionnaires » du « Partido de Negocio Vasco » bétonnent la terre, et compromettent le futur des jeunes ici.
Equipe de communication de La Via Campesina