Déclaration de la Commission Internationale des Femmes de la Via Campesina
A l'occasion de la Journée Internationale des Femmes
8 MARS 2009
Nous, femmes paysannes venues des cinq continents à Séoul, en Corée du Sud, dans le cadre de la réunion de la Commission Internationale des Femmes de la Via Campesina faisons la déclaration suivante:
A l'occasion de la journée de la Journée internationale des Femmes nous réaffirmons notre volonté d’agir pour changer le monde capitaliste et patriarcal qui donne la priorité aux intérêts du marché avant le droit des personnes.
En tant que paysannes, nous réclamons le respect de tous nos droits, nous exigeons notre droit à une vie digne et sans violence ainsi que le respect de nos droits sexuels et reproductifs.
Nous luttons pour parvenir à la souveraineté alimentaire et pour maintenir l'agriculture paysannes qui seules peuvent apporter des alternatives aux crises alimentaire et climatique actuelle.
Nous voulons une réforme agraire intégrale, et exigeons le respect de la biodiversité.
En Afrique à Maputo, Mozambique, lors de la 5é conférence de la Via Campesina en octobre 2008, nous avons lancé la campagne internationale contre les violences faites aux femmes.
Aujourd'hui, nous réaffirmons notre volonté:
- de renforcer l'organisation et la lutte des femmes pour leur émancipation;
- de faire progresser l'égalité des sexes et la participation des femmes dans toutes les sphères de prise de décisions
- de rendre effective la parité dans nos organisations
- d'en finir avec toutes les formes de violences faites aux femmes et de briser la culture du silence;
- de construire une société globale qui soit juste et égalitaire.
Nous appelons les femmes et les hommes qui luttent pour la paix et la justice à participer à la mise en oeuvre immédiate de mesures pour éradiquer toutes formes de violences physiques, sexuelles, économiques, écologiques, verbales, psychologiques… Et nous exigeons la fin des violences qu'entraînent les guerres.
Nous apportons notre soutien à nos s?urs paysannes de la République Démocratique du Congo, de la Palestine ainsi qu'aux femmes de tous les pays qui subissent guerres et conflits.
Nous dénonçons les pratiques nuisibles des multinationales qui détruisent la biodiversité, accaparent les terres, provoquent des désastres écologiques, entraînent des migrations massives et sont à l'origine de la disparition de l'agriculture paysanne. Nous nous engageons à les combattre.
Il est nécessaire d'éliminer au plus vite les inégalités qu'elles soient sociales, culturelles, ethniques, de classes ou de genres. Nous lutterons jusqu'à l'obtention d'une société qui mette en valeur la richesse et les droits de chaque être humain et qui affirme que les droits des femmes sont des droits humains.