Corée du Sud : La Via Campesina se tient fermement aux côtés des syndicats paysan·nes coréen·nes mobilisé·es contre la déclaration antidémocratique, dictatoriale et la loi martiale du président Yoon Suk-yeol
La Via Campesina, le mouvement mondial des paysan·ne·s et des petit·e·s producteur·rice·s alimentaires, se tient fermement aux côtés de la Ligue Paysanne Coréenne, de l’Association des Femmes Paysannes de Corée, et de nombreux syndicats et groupes citoyen.nes mobilisé·e·s contre la déclaration antidémocratique et l’imposition de la loi martiale par le président Yoon Suk-yeol.
Pour la première fois en 44 ans, la loi martiale a été invoquée par un président qui, selon toute évidence, a perdu le soutien populaire. La démocratie de cette nation a été construite grâce au sang et aux sacrifices de ses habitant·es, en particulier des communautés paysannes et rurales. Pourtant, Yoon Suk-yeol piétine sans pitié cette démocratie durement acquise.
Au cours de l’année écoulée, les syndicats de paysan.nes à travers le pays ont protesté contre la réponse négligente du gouvernement face à l’aggravation de la crise climatique, sa promotion des importations à bas prix qui menacent les moyens de subsistance des paysan.nes, et ses politiques agricoles orientées vers les grandes entreprises. Ce président a perdu la confiance et le soutien des communautés paysannes et rurales.
Bien que le motif officiellement invoqué pour imposer la loi martiale soit « éradiquer les forces pro-nord-coréennes et maintenir l’ordre constitutionnel », tou·te·s les citoyen·ne·s — sauf Yoon Suk-yeol — comprennent la véritable intention derrière cette déclaration. Yoon a eu recours à cette mesure irrationnelle et antidémocratique pour prolonger sa survie politique alors que sa légitimité s’effondre.
Historiquement, la loi martiale a été utilisée par les dictatures militaires de Park Chung-hee et Chun Doo-hwan pour réprimer la démocratie et les droits humains dans le but de consolider leur pouvoir. Cette mesure n’a pas été invoquée depuis 44 ans, période marquant la transition de la Corée du Sud vers un système démocratique formel. Face à une crise de sa propre fabrication, Yoon Suk-yeol a, par cette déclaration désespérée et injustifiable, admis être un dictateur antidémocratique.
La loi martiale inconstitutionnelle de Yoon a été annulée après que l’Assemblée nationale a adopté une résolution pour l’abroger, avec 190 votes en faveur. Cependant, bien que présent·e·s au siège du parti, de nombreux·ses député·e·s de son parti se sont abstenu·e·s de participer à la session, aidant ainsi effectivement Yoon dans ses actions inconstitutionnelles.
La Via Campesina se tient fermement aux côtés de la Ligue paysanne coréenne et de l’Association des femmes paysannes de Corée dans leur exigence de destitution de Yoon Suk-yeol et de tenir ses complices responsables.
Plus de pouvoir pour les paysan·ne·s de Corée du Sud !
Rejetons les dictatures militaires !
Globalisons la lutte, globalisons l’espoir !
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