COP21 : La Via Campesina participe à la Zone Action Climat
“Journée pour l’agriculture paysanne et la souveraineté alimentaire” à la Zone Action Climat
(Paris, 9 décembre 2015). La journée a commencé par une action face au siège de Danone, pour dénoncer le rôle de cette multinationale dans la promotion de fausses solutions au changement climatique. Fausses solutions (dont une politique de compensation et non de réduction réelle des émissions) qui mettent en péril d’agriculture paysanne. Brandissant des pancartes demandant la souveraineté alimentaire dans plusieurs langues, les manifestants ont peint une ligne rouge sur le trottoir. Ils ont marqué ainsi que cette ligne avait été « franchie » par cette multinationale pour de multiples raisons, comme expliqué par Laurent Pinatel dans cet interview.
Danone accapare les ressources en eau en Indonésie privant les citoyens de leur droit fondamental d’accès à l’eau. Elle a été condamnée pour cela mais refuse jusqu’à ce jour de reconnaître le jugement. Danone est membre de l’alliance pour l’agriculture intelligente face au climat ainsi qu’impliquée dans l’initiative du gouvernement français 4 pour 1000. Autant de bonnes raisons pour motiver les délégué-e-s de la Via Campesina et leurs alliés présents à Paris à se rendre Boulevard Haussmann ce jour là. L’action a reçue une bonne couverture médiatique, et plusieurs vidéos ont été réalisées ainsi que plusieurs articles de presse.
Voir les vidéos ici : par ZINTV et par un autre collectif ayant participé à l’action.
Ensuite, les représentants de la Via Campesina se sont rendus à la Zone Action Climat, pour continuer à dénoncer les fausses solutions et faire entendre la voix de l’agriculture paysanne au travers de différentes activités. Les films produits par la Confédération Paysanne, Grain et Via Campesina ont été projetés suivi d’un débat entre le public et les paysan-ne-s présents. Une conférence de presse s’est tenue à 14h dans le centre de presse de Zone Action Climat. (Voir une vidéo de cette conférence de presse ici). Adam Payne, de la Coordination Européenne Via Campesina, Laurent Pinatel de la Confédération Paysanne et Maria Costa du Brésil y ont pris la parole. Plusieurs journalistes étaient présents et de nombreux interviews ont suivi avec eux mais aussi avec d’autres membres présents de la délégation (Zainal Fuat d’Indonésie, Edgardo Garcia du Nicaragua, Michaelin Sibanda du Zimbabwe, Adnan Cobano de Turquie, Themba Chauke d’Afrique du Sud, Ramona Duminicioiu de Roumanie).
En parallèle de cette conférence de presse, la Confédération Paysanne et la Via Campesina ont coorganisé avec la Global Forest Coalition un débat sur l’Élevage industriel, dénonçant les impacts de l’industrialisation de l’élevage sur les paysan-ne-s, la biodiversité, la nature. Ils y ont mis en avant l’importance de l’élevage paysan pour l’agroécologie et le projet de souveraineté alimentaire.
Par ailleurs, étant donné que tous les soirs se tiennent à la Zone Action Climat des assemblées, de 17h à 19h, l’introduction de celle du 9 décembre a été confiée à La Via Campesina. Celle-ci a animé cette assemblée avec d’autres mouvements qui se battent pour la souveraineté alimentaire comme les mouvements de pêcheurs, de femmes, de jeunes et de migrants… Une mistica a précédé les tours de paroles qui permettaient de présenter les luttes menées aux quatre coins du monde. Le fait que l’accord sur le climat en cours de négociation n’aurait rien de bon pour les peuples a été réaffirmé très clairement. Industrialisation de l’agriculture, marchés carbone et mécanismes de compensations ne sont pas compatibles avec l’agriculture paysanne et la mette en danger. Pendant l’assemblée, Yacine Canamas a produit plusieurs dessins en direct pour illustrer avec humour les échanges.
Du côté du Bourget,
La Via Campesina et la Confédération paysanne ont aussi tenu deux conférences dans l’Espace génération climat mis à disposition de la société civile par le gouvernement français à proximité du Bourget où se déroulait la Conférence officielle. La première s’est tenue le 8 décembre sur le thème de l’agroécologie paysanne refroidie la planète. Adam Payne, Maria Da Costa et Zainal Fuat y ont pris la parole. Une seconde a eu lieu le 10 décembre et s’intitulait « Voix des migrants dans la lutte contre les changements climatiques ». Mamadou Fayinkeh de Gambie, Doudou Festile de Haiti, Maria Da Costa du Brasil, Josie Riffaud de France et Badrul Alam du Bangladesh y sont intervenus. Quelques délégué-e-s avaient une accréditation pour le sommet officiel ce qui leur a permis de suivre de plus près le déroulé des négociations climatiques. Plusieurs événements ont ainsi été organisés au Pavillon du Pérou dont un sur l’agriculture paysanne, le jeudi 10 décembre. Ces événements ont été organisés pour toucher un public différent de celui de la ZAC. Néanmoins, comme l’a exprimé Laurent Pinatel dans l’article paru dans Politis, tout « qui se passe au Bourget est très institutionnel alors qu’aujourd’hui, il y a une urgence climatique ! Il faut absolument des changements de pratiques, de politiques publiques pour mettre en œuvre une agriculture qui préserve le climat. »
Equipe de communication de la Via Campesina pour la COP21