Climat : Vrai problème, fausses solutions : 3. REDD+
Pour résoudre la crise du réchauffement climatique, les multinationales proposent de fausses solutions. Loin de régler le problème, elles apportent leur lot de dégâts. Troisième article de notre petit tour d’horizon.
«Réduction des émissions issues de la déforestation et de la dégradation », une bien belle ambition, et avec un + qui va bien ! Le mécanisme est simple : les pays (ou les populations locales, les associations, etc.) qui ont des ressources importantes en forêt évaluent ce qui leur en coûte financièrement de ne pas détruire leur forêt et la quantité de carbone ainsi non rejetée dans l’atmosphère. Ensuite les pays industrialisés (ou les collectivités, ONG, multinationales, etc.) payent ces pays forestiers pour empêcher la destruction de la forêt. En échange de leur investissement pour sauver les forêts, ils s’offrent un mécanisme de compensation de leurs émissions et/ou obtiennent des crédits carbone. Un juste échange en somme ! Et le +, c’est pour quand on parle aussi d’amélioration des stocks de carbone, de gestion durable et de conservation des forêts.
Vraiment ?
A y regarder de plus près, on se rend compte que REDD+, c’est surtout le chapeau sous lequel se négocie la disparition des forêts lors des COP, au lieu de poser la question d’une réduction effective des émissions de gaz à effet de serre issus de l’utilisation des énergies fossile.
Il s’agit de prévisions de destruction des forêts, donc rien de vraiment concret. Par contre, les crédits carbone émis, eux, sont bien réels, et sont de véritables indulgences pour émettre des gaz à effet de serre en toute impunité.
Par ailleurs, les populations des paysans qui vivent dans ces zones forestières se retrouvent souvent obligées de réduire leur production vivrière pour planter des arbres, réduisant donc la souveraineté alimentaire. Les contrats de conservation peuvent aussi leur empêcher d’accéder à des espaces où elles pratiquent habituellement la cueillette, la chasse ou la culture itinérante.
Aujourd’hui les négociations climat envisagent la possibilité d’ajouter les terres agricoles à ces mécanismes de marché carbone et de compensation. C’est la porte ouverte aux accaparements de terres par des multinationales avides de toutes les possibilités pour continuer à dérégler le climat sans que le système ne soit remis en cause.
Plus d’information ici : Comment les projets REDD fragilisent l’agriculture paysanne?
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