Chili : ANAMURI dénonce la Conférence ministérielle de l’OMC et réitère l’appel à un cadre commercial alternatif.
Déclaration d’ANAMURI sur les accords de libre-échange et la 13e Conférence ministériel de l’OMC
Chili, le 29 février 2024 – L’Association Nationale des Femmes Rurales et Autochtones ANAMURI exprime son désaccord face à la 13e Conférence de l’Organisation mondiale du commerce (OMC) qui se déroule à Abu Dhabi, aux Émirats arabes unis, du 26 au 29 février 2024. Nous condamnons une fois de plus le rôle néfaste que cette instance joue pour garantir les grands profits des multinationales, alors que La Via Campesina mène une lutte active et constante contre son rôle.
Récemment, lors de la Conférence ministérielle (MC13), La Via Campesina a réitéré ses demandes selon lesquelles les négociations alimentaires et agricoles pendant la 13e Conférence ministérielle aborderaient : (i) une solution permanente au problème de la détention publique des stocks, en suspens depuis 2013, (ii) le Mécanisme spécial de sauvegarde, une demande de longue date des pays en développement, (iii) les subventions substantielles accordées par les pays développés du Nord global à leurs agro-industries, et (iv) les subventions à la pêche industrielle, ainsi que le traitement spécial et différencié demandé par les pays en développement pour protéger la pêche artisanale.
Malgré des années de discussions et de grandes luttes contre l’OMC, démontrées par le sacrifice de notre camarade Lee à Cancún, soulignant que l’OMC tue les paysan·nes, celle-ci a régulièrement montré son manque de pertinence en ne répondant pas aux demandes et aux aspirations d’une grande partie du Sud global et des petits agriculteur·rices du monde entier. Au lieu de traiter ces préoccupations, l’OMC continue de générer et d’aggraver les crises mondiales de la faim, de l’extrême pauvreté, des conflits agraires et de la crise alimentaire.
“L’OMC est devenue un espace où prévaut la règle du pouvoir, avec quelques pays développés déterminant le cours du commerce mondial”. Malgré la fermeté du Sud global, l’OMC reste bloquée dans une impasse, apparemment creusant sa propre tombe.
ANAMURI s’oppose fermement au caractère des Accords de libre-échange qui, suivant les règles de l’OMC, mettent en danger la Souveraineté Alimentaire des peuples du monde, sapant l’autonomie et l’autosuffisance des économies nationales et locales, avec des effets pervers sur les conditions de vie et les salaires de tous les travailleurs, y compris les migrants et les femmes qui luttent quotidiennement pour le droit à l’alimentation.
Nous nous joignons à la voix mondiale des paysan·nes et autochtones de la terre, demandant un Cadre de Commerce International équitable basé sur les principes de solidarité, de justice sociale, d’internationalisme conforme aux définitions contenues dans les Déclarations de l’ONU sur les droits des paysan·nes et des peuples autochtones, l’UNDROP et l’UNDRIP. Il est impératif pour atteindre la paix dans le monde et garantir la Souveraineté alimentaire avec un système de commerce juste et équitable.
Les accords de libre-échange mettent en danger les semences autochtones, patrimoine des peuples au service de l’humanité, le droit à l’alimentation et la vie de la planète, ainsi que la perte de la souveraineté alimentaire.
La souveraineté alimentaire MAINTENANT pour assurer un futur à l’humanité !
Sans peur, avec conviction et espoir, nous concrétisons nos rêves par l’action !
Directoire National, ANAMURI