Communiqué de presse Saskatoon, SK – Le 10 septembre 2024, l’Union nationale des fermiers (UNF) se joint à ses alliés du mouvement paysan mondial, La Via Campesina, pour commémorer le sacrifice du leader paysan coréen, Lee Kyung Hae. Il y a 21 ans, ce jour-là, lors de la réunion ministérielle de l’Organisation mondiale du commerce (OMC) à Cancun, au Mexique, M.
Lee s’est donné la mort pour protester contre l’OMC en portant une pancarte sur laquelle on pouvait lire « L’OMC tue les fermiers ». Aujourd’hui, les fermiers, les travailleurs agricoles, les paysans et les peuples autochtones organisés au sein de La Via Campesina rendent hommage à M. Lee et continuent de lutter lors de la Journée mondiale d’action contre l’OMC et les accords de libre-échange.
L’UNF est un membre fondateur de La Via Campesina, le mouvement mondial qui rassemble plus de 200 millions de producteurs d’aliments divers dans leur opposition ferme au rôle de l’OMC dans l’affaiblissement de la souveraineté alimentaire des peuples. L’OMC et les accords de libre-échange retirent aux agriculteurs, aux communautés locales et aux gouvernements nationaux un pouvoir de décision essentiel au profit d’un petit nombre de multinationales de plus en plus riches et n’intéressées qu’en elles-mêmes.
Nous voyons cette prise de pouvoir de la manière la plus évidente aujourd’hui dans l’accélération des attaques contre les droits des agriculteurs sur les semences, l’accaparement des terres agricoles, l’exode rural, la crise des revenus agricoles, l’exploitation des travailleurs, la migration forcée, la dégradation de l’environnement, la crise climatique et le patriarcat, la colonisation, la guerre et l’impérialisme en cours qui violent fondamentalement les droits de l’homme et les droits de la nature. Nous dénonçons en particulier la logique inhumaine du marché libre qui permet le génocide en cours à Gaza, alors que des armes continuent d’être fournies et que la nourriture continue d’être utilisée comme arme de guerre.
Nous voyons également comment ce régime commercial injuste est utilisé par le gouvernement des États-Unis, dans le cadre de l’accord Canada-États-Unis-Mexique (ACEUM), avec le soutien du Canada, pour contester les restrictions imposées par le Mexique sur l’utilisation du maïs génétiquement modifié (GM) – un aliment de base du régime alimentaire mexicain qui est au cœur de la culture, de l’histoire et de l’identité mexicaines, et qui fait partie intégrante de la souveraineté alimentaire et de la spiritualité des peuples autochtones. Les mesures prises par le gouvernement mexicain pour restreindre le maïs génétiquement modifié sont le résultat de décennies de lutte de la part des fermiers et des communautés locales du Mexique. L’UNF continue d’agir en solidarité avec le peuple mexicain pour préserver le maïs-source-de-vie et défendre leurs cultures et leurs moyens de subsistance contre le pillage des entreprises.
En cette journée d’action contre l’OMC et les accords de libre-échange, nous demandons au gouvernement canadien d’adopter des politiques publiques qui apportent plus de transparence et de justice au système commercial national et international, qui garantissent la souveraineté alimentaire et le bien-être écologique de toutes les espèces et qui assurent des moyens de subsistance équitables aux fermiers, aux travailleurs agricoles et aux peuples autochtones. Nous appelons à nouveau le gouvernement canadien à faire tout ce qui est en son pouvoir pour arrêter le génocide et mettre fin au blocus de l’aide humanitaire et de l’accès aux produits de première nécessité, y compris la nourriture, à Gaza.
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