Brésil : Temer attaque le mouvement des sans Terre
(Brasilia, 5 novembre 2016) Rien n’arrive par hasard. Alors que représentant du Mouvement des Sans Terres du Brésil, Joao Pedro Stédile et d’autres membres de cette organisation de masse se trouvent au Vatican pour participer à la Rencontre des Mouvements Populaires avec le Pape François, la police brésilienne attaque violemment l’Ecole Florestan Fernandes que cette organisation possède dans les environs de Sao Paulo.
Un déploiement inhabituel d’hommes en uniformes brandissant leurs armes et tirant en l’air sans aucune nécessité, des insultes criées contre les militants du Mouvement des Sans Terre qui se trouvaient là, tout cela dans le cadre d’une claire démonstration de haine et de force contre l’une des plus importantes organisations paysannes du continent, une organisatrice essentielle de la Vía Campesina jouissant d’un prestige mondial pour la tâche qu’elle accomplit depuis des années en défense des travailleurs et des travailleuses des champs et du peuple pauvre du Brésil.
De cette façon, la dictature de Temer, un gouvernement illégitime de quelque façon qu’on le regarde, a voulu « montrer au monde » que dans son pays, ne rentrent déjà pus les droits de l’homme, les recettes démocratiques et encore moins les enseignements professés ces derniers temps par le Pape François en personne. Le gouvernement des riches cherche à faire valoir ses opinions à la pointe du fusil et avec arrogance, comptant pour cela non seulement sur les polices « légales » mais aussi sur les paramilitaires au service des latinfundistes comme c’est arrivé dans l’assaut récent des campements du Mouvement des Sans Terre à Marabá.
Avec la même impudence avec laquelle il a jeté Dilma Rousseff par la fenêtre, Temer croit qu’il peut agir contre tout ce qui affronte son discours néolibéral défaitiste et en ce sens, le Mouvement des Sans Terre et le Front Brasil Popular sont « l’ennemi à abattre ». Mais ce président des monopoles et du FMI se trompe complètement, le peuple brésilien a des années d’expérience dans la défense de ses droits et en ce sens, le niveau de conscience révolutionnaire des membres du Mouvement des Sans Terres est un exemple pour tout le continent. Ils ont construit une organisation de la base et sans faire aucune concession à l’establishment, en conservant son autonomie, en formant des cadres, en intégrant aussi bien les femmes, les hommes et les enfants dans un monde solidaire, parallèle au Brésil « réel » de la consommation, des médias hégémoniques menteurs et de la répression comme style de vie.
C’est que ce qui effraie des personnages comme Temer et ses acolytes qui croient avoir aujourd’hui réalisé une prouesse en entrant en armes et en tas dans une école que l’éducation populaire et l’internationalisme ont transformé en exemple de la voie à suivre pour les combattants du continent et du monde.
Devant cette attaque brutale des Sans Terre, l’heure est venue pour nous qui avons toujours reçu la solidarité de cette organisation envers nos luttes, de répondre de la même manière en condamnant encore une fois la barbarie mise en place par Temer et par l’oligarchie pro impérialiste brésilienne.
En attaquant le Mouvement des Sans Terre, ils cherchent à affaiblir les luttes de la région. C’est pourquoi l’internationalisme solidaire doit faire sentir sa force contre cette violation en proclamant à haute voix que le MST n’est pas seul. Temer dehors !
Publié le 5 Novembre 2016 par Bolivar Infos.