18 DÉC 2024 | Journée internationale des migrant·e·s : Égalité des droits et justice sociale pour tous et toutes
Le 18 décembre, La Via Campesina commémore la Journée internationale des migrant·e·s, une occasion significative d’honorer la résilience, les contributions et les luttes des migrant·e·s et des réfugié·e·s à travers le monde—surtout en période de crise, face à des politiques anti-migrant·e·s intensifiées et à des régimes racistes oppressifs. Cette journée constitue un puissant appel à l’action pour l’égalité des droits et la justice sociale, réaffirmant la vérité fondamentale que les droits des migrant·e·s sont des droits humains !
Dans l’anticipation de cette journée importante, La Via Campesina, en collaboration avec divers réseaux et collectifs de migrant·e·s et de réfugié·e·s, a organisé un webinaire en ligne le 15 décembre 2024. L’événement, intitulé “Agir ensemble : Égalité des droits et justice sociale pour tou·te·s,” a rassemblé des organisations engagées à défendre la régularisation des migrant·e·s et des réfugié·e·s. Cette plateforme a facilité le partage d’idées, la planification stratégique pour un changement systémique et le renforcement de la solidarité et de l’action collective.
Faits saillants du webinaire : Construire la solidarité pour l’égalité des droits et la justice sociale
Aujourd’hui, le monde est confronté à une multitude de crises et de formes de violence qui se chevauchent : génocides, guerres, colonialisme, changement climatique, injustices sociales, manque d’opportunités, capitalisme prédateur, instabilité économique, tourmente politique et exploitation et marginalisation des communautés rurales. Ces réalités interconnectées touchent de manière disproportionnée le Sud global, exacerbant les difficultés rencontrées par ses populations.
Face à ces défis, de nombreuses personnes sont contraintes de migrer, laissant derrière elles leurs familles, leurs pays et leurs racines à la recherche de meilleures conditions de vie. Elles rêvent de dignité, de moyens de subsistance sûrs et d’un avenir meilleur pour elles et leurs proches. Cependant, la réalité souvent brutale contraste fortement avec ces aspirations. Les migrant·e·s font face à la criminalisation, aux violations des droits et à l’exploitation, en particulier parmi les travailleur·euse·s rurales.
« L’augmentation continue de la migration mondiale découle de l’accaparement des territoires, de la destruction des économies paysannes et des impacts de l’exploitation coloniale, des guerres, des crises climatiques et de l’autoritarisme. Ces forces déplacent les communautés, tandis que les institutions internationales criminalisent les migrants au lieu de protéger leurs droits humains.
Les luttes des migrants sont profondément liées à la lutte pour la souveraineté alimentaire. Les cadres existants, tels que le Pacte mondial pour les migrations, ne parviennent pas à apporter des changements significatifs ou à mettre fin à l’exploitation et au mauvais traitement des migrants et des demandeurs d’asile.
Dans les pays de transit comme dans les pays d’accueil, les migrants sont confrontés à une discrimination systémique. Par exemple, dans le cadre des accords Maroc-UE, les femmes marocaines travaillant de manière saisonnière à Huelva, en Espagne, subissent des pratiques de recrutement discriminatoires fondées sur l’âge, la situation matrimoniale et l’apparence physique. Ces pratiques perpétuent l’inégalité entre les secteurs agricoles et les autres. Les femmes travaillent souvent au-delà des heures légales sans être rémunérées équitablement, ne bénéficient pas de protections sociales et sont victimes de harcèlement sexuel ». Intervention de Khadija Rhamiri (Maroc) – La Via Campesina : (Systèmes d’exploitation)
De nombreuses interventions ont mis en lumière les problèmes urgents et les réalités auxquels sont confronté·e·s les migrant·e·s et les réfugié·e·s. Dans ce contexte, les réseaux composés d’organisations et de collectifs ont définiles stratégies et recommandations suivantes pour œuvrer vers la pleine réalisation des droits des migrant·e·s et des réfugié·e·s :
- Auto-organisation : Établir des espaces internes favorisant le soutien et le développement de stratégies efficaces.
- Renforcer les alliances transnationales : Consolider les connexions à travers les frontières pour favoriser la solidarité et améliorer les efforts collaboratifs.
- Perspective de genre : Intégrer des perspectives féministes et de genre dans les efforts de plaidoyer, en reconnaissant les défis uniques auxquels font face les femmes et les genres marginalisés.
- Alliances stratégiques : Forger des partenariats avec des syndicats et des organisations, en soulignant l’importance des alliances intersectionnelles et transnationales.
- Amplifier les voix : Écouter activement et élever les voix des personnes auto-organisées pour s’assurer que leurs perspectives sont entendues.
- Perspective décoloniale : Adopter une approche décoloniale dans le travail de plaidoyer pour traiter les injustices historiques et les inégalités systémiques.
- Outils complémentaires : Utiliser une diversité d’outils, y compris des actions juridiques, des campagnes de plaidoyer et des initiatives de sensibilisation, pour soutenir les droits des migrant·e·s.
- Soutenir les personnes migrantes : Fournir un soutien à plusieurs niveaux à celles et ceux qui plaident pour leurs droits et leur existence au sein de nos mouvements et réseaux, en soulignant l’importance de la responsabilité collective et communautaire.
- Renforcer les revendications communes : Plaider pour l’égalité des droits, la justice et la liberté de mouvement comme principes fondamentaux à défendre.
En célébrant la Journée internationale des migrant·e·s, nous réaffirmons notre engagement envers les droits des migrant·e·s et des réfugié·e·s, tout en soulignant la nécessité d’une transformation systémique et de solidarité. La question des migrant·e·s est étroitement liée à notre vision du monde, qui repose sur la souveraineté alimentaire, la réforme agraire, la justice climatique et sociale, ainsi que notre opposition aux guerres et aux colonisations.
Nous devons unir nos voix pour défier les structures oppressives qui poussent à la migration forcée et garantir que les droits des migrant·e·s soient reconnus comme des droits humains. Ensemble, travaillons à construire un avenir où dignité et sécurité sont respectées pour tout·e·s en établissant notre Pacte mondial alternatif de solidarité pour les migrant·e·s et les réfugié·e·s !
#LesDroitsDesMigrantsSontDesDroitsHumains
Cette publication est également disponible en English.