|

Portugal : Action de protestation organisée pour dénoncer la situation des agriculteurs au Portugal

Communiqué de presse publié par la Confederação Nacional de Agricultura (CNA) début mars 2022 et traduit du portugais par ECVC

Sans respect pour nous, comment pouvons-nous être des agriculteur·rices familiaux·ales dans ce pays ?

Oui, car aujourd’hui, nous sommes probablement la classe la plus abandonnée à son sort au Portugal.
Comment peut-on contribuer à lutter contre la désertification si le gouvernement ne soutient pas celles et ceux qui persistent à vivre, à cultiver et à produire, alors que ce qu’ils et elles produisent n’est pas valorisé, afin de les encourager à continuer à produire ?

Avec un statut de l’agriculture familiale approuvé, mais réparti entre plusieurs tiroirs dans différents ministères, et non réglementé, au service d’opportunités dont on ne sait pas vraiment lesquelles, ni à qui elles servent, quatre ans plus tard, nous attendons toujours des nouvelles.

Avec une sécheresse sévère sur le dos et sans aucun signe d’amélioration, avec des cultures d’automne/hiver désespérément perdues avec les pâturages et le fourrage pour nourrir nos animaux, et les cultures de printemps/été sérieusement compromises, combien survivront ?

Avec le carburant au prix spéculatif et prohibitif, au nom d’une guerre à laquelle nous ne contribuons pas, à quand un prix stable pour tous les facteurs de production ?

Alors que les prix à la production stagnent et sont bien souvent inférieurs à ce qu’ils étaient il y a trente ans, alors que les prix à la consommation ne cessent d’augmenter, une fois de plus au nom de la spéculation, et sans que les règles établies au nom du sacro-saint marché ne se reflètent dans les prix à la production, quels intérêts nous demande-t-on de poursuivre ?

Avec des animaux sauvages sans aucune forme de contrôle, et sans que personne ne paie dûment les dommages qu’ils causent, il ne reste plus qu’à nous demander de déplacer le lit à côté de nos cultures.
Avec un gouvernement qui fait le mort et reste silencieux sur toutes ces questions, et une Union européenne qui est plus intéressée à maintenir l’aide à la production, à l’indexer à la surface, et donc à servir les mêmes personnes que toujours, il ne nous reste plus qu’à descendre dans la rue, à protester et à exiger d’autres et meilleures politiques pour servir la nourriture du peuple portugais, qui pourrait bien être menacée au moment où nous nous y attendons le moins.

Pour tout cela et pour d’autres non-dits, des délégations d’agriculteur·rices de l’Alentejo participeront à l’initiative promue par la CNA le 24 mars à Braga, Portugal.