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Communiqués de presse | FAO - Comité de la sécurité alimentaire mondiale | Politiques publiques | Souveraineté alimentaire | Systèmes alimentaires pour les peuples

Les petit·e·s producteur·rice·s de denrées alimentaires et les organisations de base lancent un avertissement : La souveraineté alimentaire n’est pas possible sans la souveraineté financière

21 avril 202521 avril 2025

Rome, Italie | 16 avril 2025: Confrontés à un système financier mondial qui porte atteinte au droit à l’alimentation et à la souveraineté alimentaire, la société civile et les organisations de peuples autochtones appellent les gouvernements à mettre en œuvre des politiques et à renforcer les financements publics qui favorisent la production alimentaire locale, qui garantissent la transparence et qui imposent des mécanismes de reddition des comptes efficaces, tout en facilitant et en encourageant la participation active des producteur·rice·s à petite échelle à tous les stades de la conception, du suivi et de l’évaluation de ces politiques.

Réunies dans le cadre du Mécanisme de la société civile et des peuples autochtones (MSCPA) à l’occasion du Dialogue sur la gouvernance collaborative du Comité de la sécurité alimentaire mondiale (CSA) des Nations unies, les organisations ont affirmé clairement qu’il ne peut y avoir de souveraineté alimentaire sans souveraineté financière.

Les producteur·rice·s à petite échelle de denrées alimentaires, bien qu’iels assurent la majeure partie de l’alimentation consommée sur la planète, sont confronté·e·s chaque jour à la pauvreté, à la discrimination, à l’accaparement et à la diminution de leurs terres, au manque d’accès au crédit, aux marchés et aux infrastructures, ainsi qu’à leur marginalisation dans les espaces où sont définies les politiques publiques qui les concernent pourtant directement. Toutes ces contraintes s’inscrivent dans un système financier mondial qui privilégie les profits au détriment des peuples.

En 2023, plus de 3,3 milliards de personnes à travers le monde vivaient dans des pays qui consacrent plus de ressources au remboursement des intérêts de leur dette extérieure qu’à la santé ou à l’éducation de leur populations. Morgan Ody, paysanne et coordinatrice générale de La Vía Campesina, a expliqué comment les politiques imposées par les créanciers et les institutions financières internationales forcent les gouvernements à donner la priorité à une production agricole orientée vers l’exportation, les obligeant à faire appel aux importations pour nourrir leur population, ce qui engendre une dangereuse dépendance à l’égard de marchés dont la volatilité n’a cessé de croître et rend les communautés encore plus vulnérables face aux crises mondiales comme celles de 2008 ou de 2022.

« Nous ne sommes pas opposés à la fourniture d’aide internationale, mais celle-ci ne doit pas créer de nouvelles formes de dépendance », a-t-elle ajouté. Les gouvernements doivent canaliser leur ressources vers des politiques publiques qui soutiennent et renforcent la production alimentaire locale. Par exemple à travers des programmes de réforme agraire visant à garantir le droit à la terre, des politiques de régulation du marché ou soutenant une transition agroécologique. Il est également essentiel de mettre en place un système fiscal équitable et de consacrer davantage d’investissements publics nationaux aux infrastructures et aux services publics.

« Nous disposons déjà de toutes les solutions nécessaires pour soutenir la finance durable et appuyer les petit·e·s producteur·rice·s de denrées alimentaires. Ces solutions sont à notre portée ; tout ce qu’il nous faut, c’est la volonté politique pour les mettre en pratique », a rappelé Ibrahima Coulibaly, paysan et président de l’Organisation panafricaine des agriculteurs et du ROPPA.

Dans le cas de l’Afrique, a-t-il averti, les gouvernements ne respectent pas leur engagement de consacrer au moins 10 % de leur budget national à l’agriculture, et seul·e·s 6 % des paysan.ne.s africain·e·s ont accès aux mécanismes de crédit. Si les ressources du secteur public étaient utilisées pour financer des fonds de garantie, au lieu de soutenir des programmes de distribution d’engrais entachés de corruption, les banques accepteraient de fournir des crédits, et les petit·e·s producteur·rice·s pourraient financer leurs propres dépenses agricoles.

Ibrahima Coulibaly a critiqué l’approche dominante consistant à adopter des partenariats public-privé et des mécanismes de financement mixtes pour attirer des investisseurs extérieurs vers l’agriculture. Si le secteur privé peut contribuer à la transformation ou à la commercialisation, il ne doit pas pour autant se substituer aux producteurs, qui doivent pouvoir compter sur un revenu équitable, garanti par des politiques publiques fortes. Il a également souligné que l’aide étrangère et les investissements étrangers ne devraient pas être les principaux piliers du soutien à une agriculture nationale. 

Le manque de reddition de comptes et de transparence constitue un autre défi en matière de financement. À cet égard, le Rapporteur spécial sur le Droit à l’alimentation, Michael Fakhri, a souligné la nécessité d’élaborer des plans alimentaires nationaux qui soient robustes, clairs et complets. Ces plans doivent être élaborés avec la participation de la population, en s’appuyant sur les lois et les institutions existantes et avec une bonne compréhension des mécanismes de recettes, des dépenses ainsi que de la répartition existantes au sein des systèmes alimentaires. Selon M. Fakhri, cette approche permettrait aux gouvernements de présenter leurs propres priorités à la communauté financière internationale, tout en renforçant leur reddition de comptes vis-à-vis de la population.

Les petit·e·s producteur·rice·s et les détenteur·rice·s de droits doivent être au cœur de l’élaboration et de la mise en œuvre des politiques publiques. Non pas en tant que bénéficiaires passif·ve·s, mais en tant qu’acteur·rice·s politiques, investi·e·s du droit de définir et de contrôler les politiques qui les concernent au premier chef.

Pour Shiney Varghese, de l’Institute for Agriculture and Trade Policy (IATP), le fait de « repenser les mécanismes de financement signifie également que les pays doivent s’assurer que les financements profitent en priorité aux communautés productrices d’aliments, et non aux entreprises ».

Dans un contexte de crises interconnectées, les financements doivent permettre de faire face à de multiples crises simultanées. Le MSCPA a encore une fois souligné le fait que le CSA est un espace stratégiquement vital si nous voulons progresser vers des systèmes alimentaires équitables et démocratiques en raison de son mandat unique, de sa vision fondée sur les droits et de son caractère inclusif pour la participation directe des détenteurs de droits.

« En tant que principale plateforme mondiale pour la sécurité alimentaire et la nutrition, le CSA doit inciter les autres forums multilatéraux sur le financement, comme par exemple la 4ème Conférence Internationale sur le Financement du Développement et le Forum 2025 du Comité permanent des finances de la COP Climat, à repenser le financement de la sécurité alimentaire et de la nutrition (SAN), en insistant sur la nécessité de respecter les droits des producteur·rice·s à petite échelle de denrées alimentaires tout en finançant les transitions vers des systèmes alimentaires durables », a conclu Mme. Varghese. 

Le « Dialogue du CSA sur la gouvernance collaborative du financement pour la sécurité alimentaire et la nutrition » est le premier des deux dialogues qui auront lieu en 2025, dans un espace unique au sein des Nations Unies, où se réuniront divers·es acteur·rice·s pour partager leurs perspectives et informer les débats mondiaux autour des questions de sécurité alimentaire et de nutrition, en donnant en premier lieu la parole à celles et ceux qui sont le plus impacté·e·s par la faim et la malnutrition.

S’opposer à un système économique mondial qui traite les aliments et le vivant comme de simples marchandises

Pour illustrer les liens entre la dette, le commerce et la financiarisation des systèmes alimentaires, le MSCPA a publié la brochure « The Zine » sur le thème : Commerce, dette et financiarisation : Qu’est-ce que cela a à voir avec la nourriture dans votre assiette ? À travers les témoignages de producteur·rice·s de blé au Pakistan, de jeunes au Kenya et d’études de cas de programmes de subventions du pain en Égypte, cette publication montre comment le système financier mondial a un impact direct sur la vie des populations et décrit la manière dont les communautés résistent, s’organisent et agissent pour obtenir le changement exigé.

« The Zine » n’est pas simplement une compilation de témoignages illustrant un système qui ne fonctionne plus. C’est également un ensemble de récits de solidarité et de résistance. Des agriculteurs, des jeunes et des communautés entières qui se mobilisent pour la défense du droit à l’alimentation, pour l’équité et pour assurer un avenir fondé sur la justice et la souveraineté.

Cette publication est également disponible en English : liste des langues séparées par une virgule, Español : dernière langue.

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