Indonésie : SPI commémore la Journée nationale des paysan·nes

Des milliers de paysan·nes, d’étudiant·es et de travailleur·euses agricoles ont participé à la commémoration de la Journée nationale des paysan·nes organisée par Serikat Petani Indonesia (SPI) le 24 septembre.

Henry Saragih, président du SPI et dirigeant de La Via Campesina, a souligné que la Journée nationale des paysan·nes est un moment privilégié pour mettre en lumière la lutte agraire dans le pays et sa riche histoire. “Nous pensons que la révision de la structure de la propriété et du régime foncier, avec une redistribution par le biais de la réforme agraire, est le moyen de réaliser la prospérité et la justice sociale pour tou·tes les Indonésien·nes.”

Selon les statistiques citées par le SPI, 68% des ressources foncières existantes sont contrôlées par seulement 1% de la population indonésienne. Pour aggraver la situation, près de 15 millions de personnes dans les zones rurales et 12 millions dans les zones urbaines vivent dans une extrême pauvreté.

Cette inégalité a provoqué de nombreux conflits agraires qui n’ont pas été résolus. Rien qu’en 2021, SPI a enregistré au moins 104 cas de conflits ruraux. SPI allègue que la redistribution des terres aux familles paysannes progresse très lentement. Selon SPI, l’actuelle politique nationale de réforme agraire se concentre uniquement sur la certification et la légalisation, et non sur les efforts visant à remédier aux inégalités en matière de régime foncier et à résoudre les conflits agricoles. La nouvelle et controversée loi sur la création d’emplois est également en contradiction avec l’esprit de la loi agraire basique de 1960 (UUPA) et d’une véritable réforme agraire.

Plusieurs membres du syndicat paysan ont également fait part de leurs préoccupations concernant la protection et l’autonomisation des agriculteur·trices, la distribution chaotique d’engrais subventionnés et l’absence de prix rémunérateurs équitables pour leurs produits.

Le syndicat a insisté pour que la politique agricole à long terme de l’Indonésie soit fondée sur le principe de la souveraineté alimentaire. Le gouvernement peut s’efforcer de protéger et de faire respecter les droits des agriculteurs et des personnes travaillant dans les zones rurales en harmonisant la déclaration des Nations unies sur les droits des paysan·nes et des autres personnes travaillant dans les zones rurales (UNDROP) dans les politiques agricoles nationales.

“Ce n’est pas une chose difficile, étant donné que le gouvernement indonésien dispose déjà de lois et de réglementations telles que la loi sur la protection des terres alimentaires durables, la loi sur l’alimentation et la loi Perlintan”, a ajouté M. Henry.

Le syndicat a également insisté sur le fait que le gouvernement doit annuler les règlements/lois qui ne favorisent pas les agriculteur·trices ou qui criminalisent leurs tentatives de défendre leurs territoires.

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