SUR LE FORUM SOCIAL MONDIAL II A PORTO ALEGRE
Le mouvement paysan international Via Campesina veut souligner le caractère revendicatif d’une part et de lutte contre le néoliberalisme d’ autre part du Forum Social Mondial. Il souligne son caractère de forum d’action et de transformation sociale qui appelle à l’unité des peuples pour affronter la globalisation.
Une large représentation de Via Campesina au niveau mondial composée de plus de 2000 personnes participera d’une manière active au Forum Social Mondial (FSM). Pour Via Campesina c’est un moment historique pour fortifier la solidarité et l’unité d’action des mouvements sociaux. L’agenda des activités du mouvement paysan international tournera autour de la souveraineté alimentaire des peuples et le slogan “OMC, hors de l’agriculture et l’alimentation !”

Via Campesina considère la Souveraineté Alimentaire comme une question stratégique dans laquelle s’intégrent des problèmes essenciels actuels comme la Réforme Agraire, l’utilisation et la géstion des ressources naturelles (eau, terre, semences, …), le commerce international, l’environnement, la qualité et la sécurité alimentaire.
Pour Via Campesina la Reforme Agraire n’est pas seulement l’accès à la terre, mais sousentend aussi un appui efficace à la production et la commercialisation. De cette façon elle considère que l’utilisation des ressources naturelles transcendent les interêts commerciaux et qu’elles sont patrimoine de l’Humanité, universelles et indivisibles. C’est dans ce sens que Via Campesina tient à souligner son refus des patentes et de l’utilisation des OGM (organismes génétiquement modifiés).
En ce qui concerne le commerce international Via Campesina considère illégitime l’intervention de l’OMC parce que les décisions actuelles de libéralisation laissent l’agriculture et l’alimentation entre les mains du marché et des transnationales. Elles ouvrent aussi les portes au dumping économique et social, avec des prix du marché mondial instables et sans relation avec les coûts de production, sans oublier l’utilisation d’une main d’oeuvre bon marché. Ces mêmes arguments sont valides par rapport au refus des autres accords commerciaux dont les objectifs sont similaires, comme l’ALCA (Aire de Libre Commérce des Amériques) pour le continent américain.
Pour tout cela Via Campesina se donne comme objectif dans le Forum Social Mondial de Porto Alegre de multiplier les efforts des mouvements sociaux, établir un cadre de lutte commun pour le futur et propose des alternatives socio-économiques viables pour un nouveau modèle de société. Via Campesina n’oublie pas dans ce contexte la nécessité de dénoncer la répression croissante contre le mouvement paysan international et affirme sa recherche de la paix à travers le dialogue et la justice sociale.