Brésil : La Via Campesina dénonce la masacre survenue à l’installation Olga Benário à Tremembé, São Paulo

Depuis La Via Campesina, nous exprimons notre plus profonde indignation et condamnation face au massacre perpétré le 10 janvier 2025 dans l’installation Olga Benário, à Tremembé, São Paulo. Cette attaque lâche, menée par environ 40 hommes armés, a causé la mort de Valdir Nascimento (52 ans) et de Gleison Barbosa (28 ans), ainsi que six blessés, dont cinq sont toujours hospitalisés, y compris Denis Carvalho, qui est dans un état grave après avoir été opéré pour retirer deux projectiles logés dans sa tête.
Le vendredi soir, les familles de l’installation (assentamento en portugais) étaient réunies lorsque des criminels armés, se déplaçant dans cinq voitures et des motos, ont envahi le lieu et tiré de manière indiscriminée. Cette attaque préméditée, ayant les caractéristiques d’une exécution, a visé les victimes avec des tirs dirigés principalement à la tête et au dos. Malgré cette violence, les familles ont résisté et défendu leur territoire face aux milices motivées par des intérêts spéculatifs immobiliers.

Notre douleur pour nos compagnons du MST
Valdir Nascimento, connu sous le nom de « Valdirzão », était une figure de proue dans la lutte pour l’agroécologie et un défenseur acharné des terres conquises. Membre actif du MST depuis 1993, il a consacré sa vie à combattre la vente illégale de parcelles et à renforcer le mouvement paysan dans la vallée de Paraíba.
Gleison Barbosa, surnommé « Guegue », était issu d’une famille de l’installation. Bien qu’il résidait à São Paulo, son engagement envers le territoire l’a poussé à collaborer activement aux tâches communautaires.
Denis Carvalho se trouve en soins intensifs après une opération visant à extraire deux projectiles logés dans sa tête. Son état reste critique.
Grâce à la pression des familles et des organisations, la police a arrêté Antonio Martins Filho, alias « Nero do Piseiro », identifié comme l’auteur intellectuel du massacre, qui a confessé sa participation. De plus, un mandat d’arrêt préventif a été émis contre Ítalo Rodrigues da Silva, actuellement en fuite. La Police fédérale participe également aux enquêtes, sur instruction du président Lula et du ministère de la Justice. [Détails – lien vers la note du MST].
Nous, La Vía Campesina, face à cette attaque lâche, exprimons notre plus profonde indignation et nous joignons aux déclarations de solidarité (lien vers les déclarations des alliés) envers nos compagnons de l’installation du MST, confrontés à cette violence pour défendre leur droit à la terre et une vie digne.
Ce massacre illustre l’oppression constante que subissent quotidiennement les paysan·nes, les Peuples Autochtones, les communautés afro-descendantes et les mouvements sociaux en général au Brésil. Ces agressions trouvent leurs racines dans les structures de l’agro-industrie et des grands domaines, qui cherchent à s’approprier des terres par l’intimidation, la violence et la criminalisation des défenseurs de l’accès équitable à la terre et au territoire.
Nous dénonçons également l’inaction des autorités locales, dont la complicité permet la perpétuation de ces attaques dans un pays profondément marqué par les inégalités. L’absence de justice dans de tels cas alimente une spirale de violence qui menace la vie, la sécurité et les droits humains de ceux qui luttent pour construire un avenir plus équitable et durable.
Nous exprimons notre solidarité envers les familles touchées, en réaffirmant notre engagement à les accompagner dans leur quête de vérité, de réparation et de justice.
Nous exigeons justice pour nos compagnons Valdir, Gleison, Denis et toutes les victimes de cet acte odieux. Il est impératif que les responsables soient identifiés et traduits en justice.
Ces actes violents et lâches visent à affaiblir les mouvements qui luttent pour la justice et la protection de la Terre Mère. Loin de nous effrayer, nous affirmons que rien ne pourra stopper la croissance de la conscience humaine face à la douleur que nous ressentons. Notre douleur face à ces événements nourrira la détermination de nos compagnons et alliés au sein des mouvements sociaux, paysans et autochtones, pour continuer à lutter et à crier au monde qu’un changement structurel est nécessaire, où l’accaparement des terres, l’injustice et l’ambition des entreprises n’auront pas leur place.
Tout comme les cycles de notre Terre Mère, notre douleur deviendra la graine qui se transformera en fruit mûr nourrissant la conscience du monde
Valdir, Gleison et Denis, PRÉSENTS !
Réforme agraire, MAINTENANT !
Souveraineté alimentaire, MAINTENANT !
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